dimanche 12 octobre 2014

14e arrondissement de Paris : Inauguration de la place Slimane Azem


La France rend un hommage historique à l’interprète de l’éternelle chanson  L’Algérie, mon beau pays. Slimane Azem, père incontestable de la chanson berbère engagée, prête, depuis hier, son nom de légende à une place publique du 14e arrondissement de Paris.
Paris
De notre correspondant


La stèle a été inaugurée en présence de plusieurs dizaines de personnes, majoritairement des membres de la communauté kabyle en Ile-de-France. Etaient présents particulièrement les élèves du chantre : Idir, Aït Menguellet, Ferhat Mehenni, Takfarinas et beaucoup d’autres artistes qui se revendiquent de la lignée de Da Slimane. Après des prises de parole de la famille Azem, d’Idir et de Zoubir Ghanem, président de l’association Ameslay, initiatrice de cet hommage, la tribune a été cédée aux élus locaux de la mairie du 14e arrondissement de la capitale française.
Successivement, le député Pascal Cherki et le maire Carine Petit ont rappelé l’engagement artistique du défunt en faveur des principes humanistes de fraternité, de rassemblement et de liberté. En effet, si la plaque commémorative indique «Place Slimane Azem 1918-1983. Poète kabyle, auteur, compositeur, interprète», le combat démocratique et nationaliste du fils d’Agouni Gueghrane n’a pas été omis. Les intervenants ont rappelé, à tour de rôle, d’abord sa déportation par les nazis en 1944, puis sa lutte pour l’indépendance de l’Algérie, acquise en 1962. Malheureusement, depuis cette date, l’interprète du magnifique hymne anticoloniste Effegh ay ajrad tamurt-iw (sauterelles sortez de mon pays, ndlr), a été condamné à l’exil.
Un hommage lui a été aussi rendu par des anonymes, de simples gens comme il l’a toujours été lui-même. Ouvrier durant sa jeunesse et patron d’un café dans les années 1970, Slimane Azem a su être proche du peuple algérien, en tout cas de notre communauté immigrée en France, par ses paroles et surtout par ses actes. Le public a été convié à une exposition qui retrace la vie du poète, notamment avec des objets et des écrits lui appartenant. Dans ce même cadre, les organisateurs ont projeté le documentaire Slimane Azem, une légende de l’exil, de Rachid Merabet. Un débat enrichissant a suivi.
 EL WATAN

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