dimanche 26 décembre 2010

La peinture, moyen de soin de l’artiste Mr Mohamed Djoua



Ravir les instants magiques

Mais qu’en est-il de la peinture et de son rapport indéniable sur l’expression plastique et le psychisme ?
Ouvert récemment sous les bons auspices de l’établissement Arts et Culture d’Alger, le Centre des Loisirs Scientifiques a inauguré, jeudi dernier, une exposition suivie d’une conférence- débat du plasticien Mohamed Djoua formé et diplômé des écoles des Beaux-arts de Mostaganem et d’Oran entre les années 1995 et 1998, qui a réalisé des fresques décoratives au centre culturel de Tipaza dont il est originaire et s’intéresse depuis cette année à la thérapie par l’art.
D’où le thème de son exposition à la profondeur esthétique certaine et surtout particulière par ce qu’elle offre au regard des visiteurs. Elle est en tous cas le résultat d’un long travail de recherche sur le style et la couleur qui a duré des années puisque le peintre exécute une première touche puis retouche la copie originale au gré de ses inspirations «Ce sont idées qui viennent de façon très fugitives et que je transcris avec des matériaux dont je dispose : les aquarelles, les gouaches, les encre, et des oxydes selon des techniques mixtes » dit-il.
Quelques 34 tableaux à la beauté singulière sont exposés dans un vaste et agréable espace aménagé à cette occasion, la première du genre.
Des titres simples mais évocateurs et significatifs agrémentent cette exposition «Ce sont des pièces uniques qui traduisent des rêves, des scènes de vie réelles et de l’environnement.
Pour moi, un travail sur la peinture est basé sur la forme et la couleur, cette dernière est importante puisqu’elle constitue un grand contraste, une force d’expression spontannée.
Il y a des abstractions décoratives, d’autres linéaires qui reflètent les formes géométriques.
Moi, je pratique l’abstraction lyrique qui est une sorte de projection avec une grande liberté de mouvement à l’instar des peintre de cette veine comme Jackson Pollock.» nous explique-t-il en précisant que la perspective de sa peinture est thérapeutique.
Comme dans la thérapie classique plus orientée vers le langage et l’expression verbale, la peinture thérapeutique cherche en s’appuyant sur l’expression picturale à amener le patient à faire un changement positif sur lui-même et son entourage.
Au cours de la conférence que l’artiste a animé par la suite, il fera l’historique de la création de ce concept nouveau à savoir « l’art thérapeutique » qui est apparu des les années 1930 en Europe et aux Etats-Unis lorsque la psychopathologie a découvert des liens entre l’expression spontanée de certains patients présentant des pathologies psychiques comme les troubles du comportement, l’angoisse et les phobies, la recherche scientifique a montré comment ces patients atteints pouvaient à travers le dessin ou la peinture avec un matériel artistique receler des capacités créatrices en exprimant par tout un langage symbolique du refoulé leurs souffrances en laissant surgir des images intérieures.
Cette démarche, selon notre intervenant a joué un grand rôle dans les années 1950, année où des travaux artistiques de personnes déficientes mentales ont été exposés pour la première fois et remporté un franc succès.
En sollicitant l’étroite collaboration de psychologues, psychiatres et plasticiens notamment par l’ouverture d’ateliers permanents dans les structures hospitalières lesquels ont donné des résultats très probants sur des malades.
Les équipes de médecins dotées d’une écoute attentive avaient accompagné le cheminement artistique sous forme de séances basées sur la création spontanée qui plonge le patient dans un monde de couleurs, séances à même de lui permettre de stabiliser, de développer puis de restructurer son moi pour passer enfin à la valorisation de soi a noter qu’à la fin de cette conférence le peintre Mohamed Djoua a émis le souhait de travailler dans ce sens et suivant cette optique moderne en Algérie en créant des cabinets thérapeutiques dans les centres qui accueillent des enfants en difficulté.
Lynda Graba .

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