mercredi 26 janvier 2011





Formation et transcription du patrimoine 

musical des Aurès :

 Crédos du conservatoire régional de Batna

Le recueil et la transcription du patrimoine musical de la région des Aurès, 
en vue de le préserver de l’oubli, n’est pas le moindre des mérites de l’Institut 
régional de formation musicale (IRFM) de Batna.



L'Iinstitut qui s’acquitte déjà, selon l’avis unanime des élèves qui  le fréquentent, de manière honorable de sa première mission de formation de  musiciens, a prévu, souligne son directeur, Sebti-Kacem Chaïb, d'ouvrir dès  la prochaine rentrée un nouveau studio équipé de moyens modernes pour faciliter  les travaux de recherche et transcription de ce patrimoine, entamés il y a quatre  ans dans des locaux exigus et sous-équipés.
Chercheur spécialisé dans le patrimoine musical auréssien, enseignant  à l'IRFM, Amara Hamoudi affirme que le projet vise à constituer des archives  de la musique traditionnelle auréssienne et, dans une second phase, de toutes  les musiques traditionnelles dont celles targuie, kabyle et andalouse.
Ces archives serviront de matière première pour de futures recherches  futures, affirme-t-il, notant qu'à ce jour, il a été procédé à la transcription  de deux célèbres chansons du ténor du chant chaoui Aïssa Djermouni : "Aïn El-kerma"  (La fontaine de la vigne) et "Ekker Ennouguir" (lève-toi, on part). Pour ce passionné du chant chaoui, la démarche de transcription de cette  musique traditionnelle est particulièrement difficile. Elle exige des moyens  et des déplacements vers des lieux reculés conservant encore ces traditions  musicales authentiques. Une démarche difficile qui requiert de l’énergie et du temps mais qui  demeure "impérieuse" pour préserver ce patrimoine pour la postérité, dit-il.        
Le même musicien dont les yeux se mettent invariablement à briller dès  qu’il évoque les sonorités du terroir des Aurès, note que parallèlement à ce  projet, des efforts sont déployés à l'IRFM pour inclure l'enseignement de la  Gasba (flûte traditionnelle), avec toutes les ses variantes connues à l'échelle  nationale, dans le programme de formation.
Il faut dire que cet instrument à l’aspect sommaire a une présence bien  particulière dans le patrimoine musical auréssien.
Il lui confère une dimension  particulière, voire unique, à la musique chaouie, affirme encore Amara pour  qui "aucun instrument moderne n’est capable de supplanter le son émouvant de  cette flûte".
Depuis sa création en 1987 en tant qu'annexe de l'INFM (Institut national  de formation musicale d'Alger), l'IRFM de Batna, élevé en 1992 au rang d’institut  régional, a formé 19 promotions. Il coiffe actuellement deux annexes ouvertes  en 2003 à Annaba et Constantine et prévoit prochainement l'ouverture de deux  autres à Biskra et à Khenchela, affirme M. Chaïb qui précise que les travaux  de réalisation de l'annexe de Biskra ont été achevés. L'Institut assure des formations dans 11 spécialités dont le luth,  le violon, la contrebasse, le piano, la trompette et le trombone. Ces formations  sont sanctionnées par des diplômes permettant à leurs titulaires d'accéder aux  postes de professeur d'enseignement artistique dans les IRFM et leurs annexes  ou d'animateurs culturels dans les centres et maisons de la culture. L'Institut qui forme actuellement 272 étudiants a bénéficié, en 2010,  d'une enveloppe de 40 millions de dinars dont le quart est destiné à l'aménagement  et au rééquipement de l'amphithéâtre et du studio de musique. L'établissement a bénéficié depuis 1999 de plusieurs opérations d'équipement  et d'extension dont une a permis, en 2007, de le doter d'un amphithéâtre et  d'une bibliothèque. Les responsables de l'institut œuvrent actuellement à équiper l'internat  de l'IRFM qui offre une capacité d'accueil de 90 lits pour les étudiants issus  de wilayas voisines, ainsi qu’à réaliser un réfectoire dont l'inscription est  prévue "très prochainement". L'année pédagogique 2011-2012 devrait marquer, selon le directeur de  l'IRFM, le retour des journées de musique classique, après sept ans d'une éclipse  due aux travaux engagés au siège de l'Institut. Des journées dont les éditions  2001, 2002 et 2003 avaient connu un franc succès auprès du public local, suscitant  même l’enthousiasme de mélomanes venus des wilayas voisines en familles pour  y assister. En 23 ans d'existence et de dynamisme, l'IRFM a réussi à renforcer la  présence de la musique dans une région réputée conservatrice, en donnant naissance,  notamment à l'association de l'orchestre philharmonique auréssien qui a participé  à plusieurs manifestations régionales, nationales et internationales.        
Le rêve des musiciens locaux, aujourd’hui, est de voir se concrétiser  le fameux projet plusieurs fois évoqué au ministère de la Culture : l'ouverture  de deux annexes de l'orchestre symphonique national à Batna et à Oran. Un projet  qui ne manquera de "donner des ailes" aux professionnels et aux amateurs de  musique classique dans les Aurès, estime Hanafi Miliani, président de l'association  de l'orchestre philharmonique auréssien.

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