vendredi 4 mars 2011

COMMENT SORTIR DE LA PERIODE DU «NON-TOURISME»?


Installation de la commission chargée de la saison estivale 
Comment faire de la saison estivale un événement majeur. C’est la question à laquelle le ministre du Tourisme et de l’Artisanat a tenté de répondre à l’occasion de l’installation de la Commission nationale de préparation et de suivi de la saison estivale 2011, non sans relever dans son intervention cet événement au même titre que celui de la saison touristique saharienne qui prend fin en mai.  
M. Smaïl Mimoune a indiqué de prime abord que la préparation de la saison estivale exige une prise en charge dans le cadre d'une«approche transversale» impliquant tous les secteurs concernés aux niveaux local et national. Car, il a été constaté que les démembrements de l’Etat sont plus au fait des potentialités et des richesses de leurs régions. Il a, dans ce contexte, rappelé les mesures prises lors des récentes rencontres régionales pour la prise en charge des préoccupations touristiques au niveau local tout en prenant en compte les questions qui doivent être traitées au niveau central. «Ces rencontres avaient permis de proposer des solutions de concert avec les autorités locales, en vue de rehausser la saison estivale et de répondre ainsi aux exigences des touristes, notamment pour ce qui est des prestations (hébergement, transport, restauration…», a-t-il précisé. Pour offrir aux estivants un meilleur climat de détente, le ministre a exhorté les responsables de la commission d’élaborer un plan d’action à court et moyen termes afin de prendre en charge tous les aspects organisationnels de la saison estivale toutes les commodités nécessaires, en commençant à lancer des activités socioéconomiques locales. Il aussitôt appelé l’auditoire à développer une réflexion sur la mise en place d'une nouvelle organisation pour les régions et les villes côtières, visant en priorité de protéger le littoral et à réunir les moyens matériels et financiers pour couvrir les dépenses impliquées par la saison estivale. Pour le ministre, la saison estivale est une opportunité pour la création de nouveaux emplois saisonniers, voire durables, au profit des jeunes. S'agissant du tourisme saharien, M. Smaïl Mimoune a insisté sur la nécessaire installation d'une commission nationale chargée de la préparation anticipée de la saison touristique dans les régions du Sud, d'autant que cette région draine d'importants flux de touristes étrangers et, par conséquent, des devises. Le ministre a appelé les membres de la commission à prendre en charge la communauté nationale établie à l'étranger et à faciliter leurs séjours pendant la saison estivale. Dans son intervention, le ministre n’a pas omis de mettre en exergue le rôle efficient de tous les organismes relevant du secteur, dont l'Office national du tourisme, l'Agence nationale de développement touristique et la Société de gestion des participations de l'Etat du tourisme et de l’hôtellerie (Gestour) dans l'amélioration du niveau du tourisme en Algérie.
Les grands axes du département
Dans une interview accordée jeudi dernier à notre journal, le ministre a développé les grands axes de son département. En termes de stratégie, il a indiqué, qu’il n’est pas question d’une mutation du tourisme domestique vers un tourisme réceptif, car, a-t-il expliqué, la dichotomie n’a pas lieu d’exister entre ces deux types de tourisme. «C’est un seul ensemble territorial touristique, au sein duquel peuvent évoluer et se déplacer, autant les touristes nationaux que les touristes étrangers. Ces deux catégories font l’objet d’ailleurs de mêmes offres touristiques, de mêmes structures d’hébergement et autres moyens utilisés dans le but d’un développement touristique», a-t-il martelé.
Parmi les priorités retenues à court terme, Smaïl Mimoune cite la relance du tourisme particulièrement domestique en faveur des nationaux, résidents ou non résidents, notant que ce volet a été pratiquement relégué, pendant près de deux décades, forcé par des événements qui se sont caractérisés pratiquement par une période de «non-tourisme». C’est d’ailleurs à ces séquelles que «nous nous attelons à apporter, graduellement, les remèdes nécessaires et appropriés». Un tourisme domestique bien développé, bâti sur la base de standards internationaux, profiterait d’abord aux consommateurs nationaux et servirait également de référence au tourisme réceptif à l’adresse des étrangers.
le ministre a déclaré que l’Algérie est dans sa phase de reconstruction en la matière, dans la mesure où les destinations se construisent dans la durée. C’est donc un travail de longue haleine à tous les niveaux d’intervention. Sur la qualité des prestations touristiques, le ministre a souligné qu’il existe un grand nombre d’agences de voyages très professionnelles, qui donnent entière satisfaction à leurs partenaires étrangers, à l’image de celles de l’extrême sud (Hoggar, Tassili) ou encore du moyen sud (M’zab, Gourara, Touat), sont autant d’agences réceptives qui ont permis à la destination Algérie d’être toujours présente sur des brochures de tours operators et sur leurs sites Web. C’est donc par cette perspicacité et ce professionnalisme que la destination Algérie a gardé sa place, un peu timidement peut-être, mais sûrement, au niveau des principaux marchés émetteurs de touristes. C’est tout à leur mérite. Smaïl Mimoune n’a pas omis de citer des cas d’agences touristiques dans le Nord, qui ont un savoir-faire dans le domaine du réceptif. Les produits exploités consistent en des circuits de tourisme culturel (Tipasa, Djemila, Timgad, Hippone, Madaure, Saint-Augustin), de pèlerinage ou encore de mémoire. Un grand nombre d’autres agences travaillent beaucoup plus dans le tourisme émetteur. Celles qui ne maîtrisent pas leur métier restent condamnées par la loi du marché et de la concurrence qui les éliminera progressivement.
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire