dimanche 17 avril 2011


Une grande parade pour inaugurer l’événement «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» : 22 chars chargés de symboles


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La grande parade qui a eu pour théâtre la ville des Zianides, vendredi, à la veille de l’ouverture officielle de la manifestation «Tlemcen capitale de la culture islamique», a drainé beaucoup de monde. Des familles, des artistes invités, des étudiants et surtout des jeunes qui n’ont pu, hélas, pour la plupart, que suivre de loin le spectacle. Ils étaient tellement nombreux qu’ils ne manquaient pas de créer une véritable cohue au passage des troupes d’exhibition. 
Ces dernières offraient un véritable kaléidoscope du riche patrimoine de la civilisation de l’Islam qui s’est étendue des fins fonds de la Presqu’île arabique aux portes de l’Europe à l’ouest et en Asie à l’est. Les vingt deux chars – en fait 24 si l’on inclut au passage ceux des artistes qui ont confectionné le spectacle et qui ont fermé la marche –  ont sillonné la ville des Zianides, l’illuminant, lui donnant une note de fraîcheur, de gaité, par des couleurs multiformes. Les youyous fusaient à l’approche des chars. On s’amuse même à «reconnaître» les Ibn Batouta, Ibn Sina, Abas Ibn Farnas (notre Icare arabe). Le conquérant de l’Andalousie Tariq Ibn Ziad avait son propre piédestal. Les camions flambant neufs de la société nationale, SNVI, se sont ébranlés à partir du nouveau Palais de Justice qui devait être inauguré le lendemain, en passant par la Place de la Libération et la rue du 18-Février vers la Place Imama, terminus, fin de l’exhibition. Ces engins aux couleurs bigarrées charriant des siècles d’Histoire ont pu, d’une manière toute simple, retracer les épopées de l’Islam, ses savants, ses arts, son folklore, ses effets vestimentaires. Chacun symbolise qui un thème, qui une période de l’Histoire (les grandes conquêtes), un  domaine de prédilection, la science, les mathématiques, la médecine, l’astronomie, l’architecture…Un char est spécialement dédié aux deux lieux sacrés de l’Islam la Kaaba ainsi que la Mosquée d’al Aqsa. Un autre à l’évocation des noms d’Allah. Rien n’est laissé au hasard ; tout est emblématique, l’équitation, l’armure…Il faut montrer « toute l’étendue du patrimoine matériel et immatériel de l’Islam », son essence, sa philosophie.C’est une véritable armée de techniciens décorateurs, d’artistes, de danseurs, de calligraphes qui ont été derrière cette prouesse artistique qui restera gravée dans les mémoires. 596 artistes, des maquettistes, des décorateurs, des infographes y ont travaillé d’arrache pied affinant le moindre détail. 39 équipes techniques, des Libanais, des Syriens, des Italiens, le must des spécialistes en matière de décor.  Les Algériens n’ont pas été «exclus» puisque vingt techniciens spécialisés en jeux de lumières et effets spéciaux ont contribué  à la confection et à l’habillage des chars aux côtés des 33 techniciens sortis de l’Ecole des Beaux-Arts et des 35 artisans locaux. Les concepteurs disent qu’ils ont été largement influés par les expériences passées, l’année de la culture arabe organisée à Alger en 2007 et le second festival africain de 2009. C’est un grand faste qui est étalé mais à la mesure de ce qu’a été la civilisation musulmane. Les responsables qui n’ont pas voulu laisser l’événement sombrer dans e solennel, l’officiel ont tout fait pour que le spectacle se «jette» dans la rue, associe tous les citoyens qui ont été sensibles à cette invite.
Les troupes de Mauritanie, du Cameroun, du Maroc ou de Bordj Menaïel, Sidi Bel Abbès étaient longuement ovationnées. On répétait, à tue-tête, de concert avec les artistes le refrain «Yahia ouled Bladi» entrecoupé d’applaudissements nourris au final. Les Tlemcéniens regrettaient vraiment déjà que cette symphonie de couleurs et de sons était si brève. 

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