lundi 23 mai 2011

1ère edition World music Constantine

Illusion et Cap au sud : l’apothéose


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A. Lemili
Le groupe Illusion avait tellement chauffé la salle que certains, avec la montée sur scène de Cap au sud, en étaient arrivés à y voir une sorte de retour au calme imposé. Il n’en sera rien, le groupe de seniors (dans toutes ses acceptions) d’emblée «mettait le feu» conduisant les plus enclins à la retenue à entamer timidement un pas de danse pour ensuite se laisser aller, grisés qu’ils l’étaient par un rythme qui remue (également dans toutes ses acceptions).Dans la nuit de jeudi, l’office communal des arts et de la culture et l’association «Miracle des Arts» ont réussi une performance : redonner de la joie, l’envie de vivre des centaines de jeunes parmi lesquelles les filles, même celles voilées, n’ont plus réoccupés leurs sièges une fois Cap au sud sur scène.Salsa, cha cha, boléros, rumba, voire tango (dont certains ont cru déceler l’air) ont permis aux organisateurs de terminer la première édition de World Music en forme d’apothéose. La communion entre la salle et Cap au sud était telle que Ricardo Jacobson, le leader du groupe, une sorte de phénomène sur lequel l’âge ne semble avoir aucune emprise compte tenu de l’énergie dégagée et, à la limite de l’ivresse musicale, ne voulait pratiquement pas quitter cet autre phénomène qu’était le public.Un public dont il s’est étonné de l’interactivité et qu’il n’a eu cesse d’inviter à se rapprocher de la scène pour lui «apporter et partager encore plus de chaleur». Pour des raisons de sécurité, les organisateurs ont contenu le flot de jeunes, filles et garçons, qui répondaient à l’invite du «leader maximo» comme l’a qualifié spontanément un spectateur emporté par un rythme afro-cubain qui fait traverser le temps et avaler les espaces. Cap au sud, groupe formé en 2000 sous l’impulsion d’un «rastaquouère» d’origine argentine en l’occurrence Ricardo Jacobson débarqué en France. Son intérêt pour le saxophone et l’ensemble des instruments à vent (flûtes…) en fait un docteur en musicologie et ingénierie du son, enseignant aux universités Paris VIII et Marne-La-Vallée. La conviction et l’émotion qui ressortaient de son exhibition témoignent, on ne peut mieux, de son amour pour les musiques latines. Avec des virtuoses aux percussions comme Michel Bontemps, Christian Duperray à la guitare basse, Camille Geoffroy au piano (un véritable trublion qui n’a pas arrêté de faire se marrer le public), Stephane Lambert (un virtuose) à la trompette, Yannick Painy aux percussions (et deuxième chanteur) et Jean Philippe Lepreux aux congas, Ricardo J ne pouvait que faire dans la perfection. C’est ce à quoi il est parvenu en faisant écouter public les propres compositions du groupe ou encore de célèbres standards comme Caravane de Duke Ellington.La soirée de clôture aura été mémorable et intelligemment agencée par les organisateurs qui, avec le choix du groupe Illusion comme vedettes américaines, ont trouvé la belle amorce d’un spectacle dont le succès était déjà annoncé par le nombreux public qui attendait dehors et pour certains disposant de leurs billets d’accès mais également par sa nature. Un juste mixage de jeunes et de moins jeunes comme pour apporter la preuve que la différence se gomme d’elle-même dés lors qu’il s’agit d’apprécier un art pour peu qu’il soit universel. Les musiciens d’Illusion se sont démultipliés au cours de la soirée d’autant plus qu’ils étaient totalement en phase avec la salle.La première édition de World Music a pris fin, il y en aura une deuxième, c’est plus que certain compte tenu de la réussite de l’essai. L’organisation a été impeccable et il faudrait saluer la performance Blikaz Hacène,  directeur de l’office communal qui s’est personnellement et totalement investi dans ce projet, comme il faudrait saluer fortement et reconnaître le mérite des membres de l’association «Miracle des Arts» et de tous les bénévoles qui les ont rejoint pour la circonstance. Bien entendu, le public a été merveilleux en apportant la preuve que les Constantinois sont connaisseurs. Il suffirait seulement que de telles initiatives aient lieu et surtout se multiplient. 

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