
« Demeures du Bleu »
Yamilé Ghébalou Haraoui :
Les mots magiciens
L’auteure, native de Cherchell, occupe une chaire à l’institut des langues étrangères
de l’université de Bouzaréah où elle enseigne dans le département de français.
de l’université de Bouzaréah où elle enseigne dans le département de français.
L’auteure, native de Cherchell, occupe une chaire à l’institut des langues étrangères de l’université de Bouzaréah où elle enseigne dans le département de français.
Ce recueil de poèmes est son dernier titre paru aux éditions « Hibr » après la publication d’un autre recueil intitulé »Kawn » en 2005 et d’un recueil de nouvelles intitulé » Grenade » paru en 2007 et ayant été distinguée par le prix Mohamed Dib en 2008.
Entièrement dédié à la célébration métaphorique de la couleur bleue déclinée sous différents modes d’expressions où l’auteure semble avoir élu domicile, le recueil se compose de trois parties qui reprennent en leitmotiv les effets de cette couleur sur les états d’âme tantôt gorgés de rêveries sur la nature et les êtres qui l’entourent tantôt de souffrances tues et qui affluent dans l’imaginaire de l’auteure. Cette couleur bleue qu’elle adule pour ainsi dire dans des vers surréalistes particulièrement dans les deux premières parties du livre, est chargée symboliquement d’espoirs enfouis dans l’inconscient et dont la mémoire qui a traversé le temps revient en fines touches peupler le monde intérieur de l’auteur pour en faire des luminosités comme ce lexique propre employé par l’auteure et qui renvoie à des choses éclatantes inspirées par le revêtement naturel des saisons, des paysages, du ciel et des étoiles qui tout au bout du firmament brillent comme des diamants et émeraudes. En fait le langage primordial de notre poétesse est tourné vers ce bleu incandescent qui symbolise en réalité aussi bien la mer et ses reflets argentés que le ciel dans les étés torrides d’Alger. Cette couleur à laquelle assiste dans la première partie à la naissance dans des visions éthérées que l’auteur a su mettre en relief, est aussi le souvenir des parfums sauvages des amitiés et amours tissés au fil de sa vie et qui sont évoqués dans les vers. Ce sont alors les bleus à l’âme et au corps lorsque survient dans la pensée le temps de la rupture et des trahisons, ces bleus qui visitent à la nuit tombée l’auteur dans ses inspirations poétiques qui prennent forme et consistance, à croire que cette couleur toute entière s’est muée en un personnage fantastique ou une muse dans ces sortes de métamorphoses que les braises de la mémoire ressassent ( le mot feu est d’ailleurs très redondant dans les poèmes). Puis surviennent les ombres et lumières projetées par cette couleur qui marquent l’expérience intime de l’auteur qui toutefois ne transparaît pas dans les vers de façon manichéenne mais empruntent au contraire tous les détours de la réalité dans un mélange savamment dosé entre le bien et le mal, la couleur dévient alors l’ordalie de la mémoire de l’auteure. Dans la troisième partie de ce recueil où il est question des « longues stations des bleus et des verts », le style de notre poétesse change radicalement. Plus proche de son lecteur, elle nous donne en effet à lire de longs textes prosodiques dont la tonalité de l’écriture tranche avec les deux premières parties dans la mesure où elles sont moins chargées de métaphores même si elles conservent dans leur texture le lexique originel. Le ton de cette foisonnante prose est plus réaliste et parle d’une voix plus claire de la vie, du parfum des vents, du livre enflammé, de l’ignorance savante etc., suivant un rythme mesuré qui accuse ou analyse des réalités vécues dans un esprit de discernement et de maturité. Dans cette dernière partie le bleu s’insinue par une voie apaisée dans ces feuillages d’or et fait corps avec le vert des paysages verdoyants pour raconter la légende de cette couleur qui est aux sources de la création poétique de l’auteur. Le recueil « Demeures du Bleues » est magnifiquement illustré par les peintures de Karim Sergoua, avec une présentation qui est, une fois n’est pas coutume malheureusement, de bonne facture et ne souffre d’aucune fautes d’orthographe. A découvrir donc pour le plaisir et la curiosité de lire une poésie fouillée et qui surtout sort de l’ordinaire .
Lynda Graba
Entièrement dédié à la célébration métaphorique de la couleur bleue déclinée sous différents modes d’expressions où l’auteure semble avoir élu domicile, le recueil se compose de trois parties qui reprennent en leitmotiv les effets de cette couleur sur les états d’âme tantôt gorgés de rêveries sur la nature et les êtres qui l’entourent tantôt de souffrances tues et qui affluent dans l’imaginaire de l’auteure. Cette couleur bleue qu’elle adule pour ainsi dire dans des vers surréalistes particulièrement dans les deux premières parties du livre, est chargée symboliquement d’espoirs enfouis dans l’inconscient et dont la mémoire qui a traversé le temps revient en fines touches peupler le monde intérieur de l’auteur pour en faire des luminosités comme ce lexique propre employé par l’auteure et qui renvoie à des choses éclatantes inspirées par le revêtement naturel des saisons, des paysages, du ciel et des étoiles qui tout au bout du firmament brillent comme des diamants et émeraudes. En fait le langage primordial de notre poétesse est tourné vers ce bleu incandescent qui symbolise en réalité aussi bien la mer et ses reflets argentés que le ciel dans les étés torrides d’Alger. Cette couleur à laquelle assiste dans la première partie à la naissance dans des visions éthérées que l’auteur a su mettre en relief, est aussi le souvenir des parfums sauvages des amitiés et amours tissés au fil de sa vie et qui sont évoqués dans les vers. Ce sont alors les bleus à l’âme et au corps lorsque survient dans la pensée le temps de la rupture et des trahisons, ces bleus qui visitent à la nuit tombée l’auteur dans ses inspirations poétiques qui prennent forme et consistance, à croire que cette couleur toute entière s’est muée en un personnage fantastique ou une muse dans ces sortes de métamorphoses que les braises de la mémoire ressassent ( le mot feu est d’ailleurs très redondant dans les poèmes). Puis surviennent les ombres et lumières projetées par cette couleur qui marquent l’expérience intime de l’auteur qui toutefois ne transparaît pas dans les vers de façon manichéenne mais empruntent au contraire tous les détours de la réalité dans un mélange savamment dosé entre le bien et le mal, la couleur dévient alors l’ordalie de la mémoire de l’auteure. Dans la troisième partie de ce recueil où il est question des « longues stations des bleus et des verts », le style de notre poétesse change radicalement. Plus proche de son lecteur, elle nous donne en effet à lire de longs textes prosodiques dont la tonalité de l’écriture tranche avec les deux premières parties dans la mesure où elles sont moins chargées de métaphores même si elles conservent dans leur texture le lexique originel. Le ton de cette foisonnante prose est plus réaliste et parle d’une voix plus claire de la vie, du parfum des vents, du livre enflammé, de l’ignorance savante etc., suivant un rythme mesuré qui accuse ou analyse des réalités vécues dans un esprit de discernement et de maturité. Dans cette dernière partie le bleu s’insinue par une voie apaisée dans ces feuillages d’or et fait corps avec le vert des paysages verdoyants pour raconter la légende de cette couleur qui est aux sources de la création poétique de l’auteur. Le recueil « Demeures du Bleues » est magnifiquement illustré par les peintures de Karim Sergoua, avec une présentation qui est, une fois n’est pas coutume malheureusement, de bonne facture et ne souffre d’aucune fautes d’orthographe. A découvrir donc pour le plaisir et la curiosité de lire une poésie fouillée et qui surtout sort de l’ordinaire .
Lynda Graba
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