dimanche 17 juillet 2011

LE BALLET FOLCLORICO DE MADRID À LA SALLE IBN ZEYDOUN (ALGER)
Aux racines de la danse
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 Amine IDJER
La danse en Espagne, ce n’est pas seulement le flamenco, les robes, les guitares, le claquement des pieds, des mains, des castagnettes. Toute personne venant à visiter, pour la première fois, ce pays pense qu’il est “le style national”.
L’Espagne recèle d’autres danses typiques, issues de diverses régions, traînant une longue histoire. C’est ce qu’a dévoilé le Ballet Folclorico de Marid (ballet folklorique de Madrid), vendredi à 19h30, à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El Feth), avec un spectacle ravissant : de Raíz (les racines). Organisé par l’Institut Cervantès d’Alger et l’ambassade du royaume d’Espagne en Algérie, de Raíz était une découverte artistique pour l’assistance – fort nombreuse – qui a été initiée à la danse folklorique d’Espagne avec des haltes dans différentes régions : Madrid, Galicie, Castille, les îles Baléares, l’Andalousie…
Divisé en deux parties, le spectacle a débuté par une danse fusion. Un duo évoluant sur une musique rappelant celles des déserts du monde. Une chorégraphie alliant gestes et mouvements traditionnels et contemporains, offrant au public une danse lascive, d’une suavité certaine. Fondé en 1949, le Ballet Folclorico de Madrid s’est consacré à l’interprétation de la musique et de la danse des régions d’Espagne. Il reflète le caractère et surtout l’envie d’un peuple qui fait tout pour maintenir la richesse de ses traditions, exécutant avec passion un répertoire folklorique étudié.
Ce ballet déploie de grands efforts pour la recherche et la conservation de cet art qui accorde une grande importance au patrimoine culturel dans toutes ses diversités. Les différentes productions du Ballet Folclorico de Madrid ont été à l’affiche dans de grands théâtres et autres salles de spectacles, en Espagne et à l’étranger.
Avec de Raíz, les danseurs ont admirablement conquis le public. Ils ont, dans chacune de leur interprétation, raconté l’histoire de la région. Leurs corps remplaçaient les mots, leurs gestes subjuguaient. Les mouvements fluides étaient gracieux. Les habits des danseuses et danseurs chatouillaient les regards tant par leur simplicité mais surtout par les couleurs chatoyantes et chaudes, typiques aux régions du bassin méditerranéen. Chaque tableau avait sa particularité. Que ce soit Fuego (Feu) ou Galicia, ces danses sont un appel à la fête et à la joie. Avec Sévillanas, c’est toute une histoire d’amour qui est racontée en quatre moments différents, à savoir la rencontre, la séduction, la dispute et la réconciliation. D’une beauté exquise, raffinée. Des solos figuraient également dans le programme. Des interprétations d’un flamenco épuré, oscillant entre cet art passionné mélangeant les différentes influences (juives, mauresques et andalouses) et des variations modernes.
Toutes ces danses étaient exécutées sur des musiques spécifiques, résultant des différentes civilisations qu’a connues l’Espagne ou de la Renaissance et du Baroque, périodes durant lesquelles ces musiques traditionnelles ont évolué, cohabitant avec la musique classique. Un véritable moment de partage entre deux pays : l’Espagne et l’Algérie.

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