dimanche 12 février 2012

EXPOSITION COLLECTIVE À LA GALERIE BAYA (PALAIS DE LA CULTURE MOUFDI-ZAKARIA)


“Les fenêtres du rêve”

Par : Amine IDJER
Un intitulé évocateur. Il résume à lui seul le travail de cinq plasticiens algériens, venus pour la plupart d’entre eux de cette Algérie profonde. Au carrefour de l’art, les esprits se croisent.

Une exposition collective de peinture et sculpture de Taher Hedhoud, Nacer Eddine Douadi, Mourad Abdellaoui, Kamel Zireg et Khaled Boukraâ. Inaugurée jeudi dernier, cette manifestation, visible jusqu’au 25 février 2012, est une “bouffée d’oxygène” plastique qui met en avant le travail de cinq artistes que l’art a réuni.
Des approches différentes, des styles très personnels, dénotant d’un vécu, d’une expérience et surtout d’une maîtrise du sujet. Chacun des participants livre son moi et émoi artistique, mettant à nu un talent qui est mis en relief par un univers qui peut, de prime abord, paraître particulier, violent, surréaliste, chargé, mais qui finit par livrer son secret. Pour cela, il suffit de le regarder avec les yeux du cœur.
Taher Hedhoud, présent avec une vingtaine de toiles et cinq sculptures, aborde dans son travail la société dans laquelle il évolue. Une thématique vaste aux multiples ramifications. Elle  traite de la famille, de la franchise, de la vie en couple, des rêves… Cela est exprimé dans un registre très abstrait où la couleur (le bleu et le rouge prédominent). Tout est savamment exécuté, réalisé avec une sensibilité certaine et une technique mixte. De chaque œuvre, il en dégage un appel, une interpellation. Son message c’est la relève de demain. De son côté, Khaled Boukraâ ouvre les portes de son jardin secret, fait de fleurs et de couleurs vives.
Ayant vécu en Syrie, il n’en demeure pas moins que son travail est imprégné de la réalité algérienne. De belles représentations d’un quotidien qui nous est familier. Versé dans l’abstrait et le semi-abstrait, Boukraa brille par le débordement et l’effusion des sentiments dans ses toiles. Chacune raconte une histoire. Il surprend entre autres en exposant des œuvres avec une impression de non-achèvement, de déchirement. La symbolique est très présente. Il procède par taches pour exécuter son travail. Des taches colorées, vives. Une manière d’exprimer l’éternel combat de l’artiste.Quant à Nacer Eddine Douadi, c’est un univers surréaliste qu’il propose au visiteur à travers ses 25 tableaux dont 7 aquarelles. Chez lui, c’est la forme et la couleur qui priment. Le final est très onirique, avec une touche d’originalité. Le dessin est accentué par la couleur et la forme qui souvent est exagérée, confuse, mais elle reste distincte. Quasiment agressive, la toile attire, s’ouvre comme un livre pour livrer son secret, raconter son histoire.
La palette et le style change en fonction de la technique, mais l’essence du travail reste le même. Mourad Abdellaoui, dans son travail se concentre sur l’exécution du mouvement dans ses différentes formes. Il est le point de départ de chaque œuvre. Il est mis en évidence par le noir  qui est omniprésent. Comme une tache, il accentue cette sensation de mouvance.
Il suffit de bouger pour comprendre les toiles, bigarrées de couleurs harmonieuses qui expriment le moi interne dans toute sa splendeur. Enfin, Kamel Zireg propose un univers très particulier constitué de tableaux et d’œuvres composés d’éléments hétéroclites en apparence mais très harmonieux dans l’assemblage et l’exécution.
Cette exposition, tel un livre de contes, transporte dans son dédale de couleurs et formes le visiteur, l’incitant à marquer des haltes, à se questionner, à s’imprégner de cet art plastique qui s’offre à ses yeux.

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