jeudi 9 février 2012

Le troisième festival international des arts de l’Ahaggar se déroulera du 14 au 19 février 2012 à Tamanrasset, à Abalessa et à In Salah.


Tamanrasset retrouvera, à partir du mardi 14 février, l’ambiance du Festival international d’Abalessa, Tin Hinnan pour des arts de l’Ahaggar (FIATAA) qui en est à sa troisième édition. Une manifestation désormais incontournable dans l’agenda culturel du pays. L’anthropologue Farid Ighilahriz, commissaire du festival, a rappelé, hier, lors d’une rencontre avec les journalistes au Centre de presse d’El Moudjahid à Alger, les objectifs de cet événement : la collecte du patrimoine culturel immatériel et la transmission aux jeunes de la région de l’Ahaggar. «Dans cette perspective, une démarche a été inaugurée pour associer le centre universitaire de Tamanrasset dans l’animation des ateliers du festival et pour identifier les détenteurs du patrimoine culturel immatériel, l’objectif étant de mettre en place un véritable partenariat avec l’élite scientifique et culturelle locale», a-t-il dit.

Les thématiques des ateliers, qui seront installés dans le campement du festival, sont variées : artisanat (cuir, bois, poterie, etc.), peinture, photos, bande dessinée (manga), contes et légendes, récits et poésie, musique et danses africaines. Dans le même endroit, des espaces sont réservés au cinéma et à l’imzad. «Chaque soir, nous restituerons les conditions de l’exécution de l’imzad. Les meilleures joueuses d’imzad et les poètes de la région viendront se produire devant un public invité, composé de vieux amateurs et de jeunes en quête de savoir. Ils partageront un moment de communion pour que les jeunes générations aient envie de goûter cet art», a précisé Farida Ighilahriz.

L’anthropologue Rachid Bellil va animer un atelier sur les récits et poèmes historiques  à la faveur de la célébration par l’Algérie du cinquantième anniversaire de l’indépendance. «Durant toute la période coloniale, il n’y a pas eu de la part de la population locale de transmission par écrit. L’essentiel s’est fait par l’oral», a-t-il indiqué. Les débats avec des poètes locaux seront enregistrés et retranscrits pour élaborer des documents. L’artiste peintre Arezki Larbi pilotera pour la deuxième fois un atelier sur la bande dessinée, la photo et la peinture. Il sera aidé par Djahida Houadef. «Cette année, on exposera des travaux photographiques et des dessins réalisés par les enfants. L’année passée, nous étions obligés de faire plusieurs séances compte tenu du nombre important d’enfants», a souligné Arezki Larbi.

Farid Ighilahriz a annoncé que les produits de deux précédentes éditions seront restitués avec la publication des actes des colloques scientifiques, les contes et les légendes qui ont fait l’objet d’un concours  et la production de deux documentaires. Cette année, le concours de contes s’ouvre aux supports audiovisuels. «Il y a des personnes qui ont des choses à raconter, mais sans possibilité d’écrire faute d’instruction. D’autres sont détentrices d’un certain patrimoine populaire et veulent bien le transmettre. D’où notre choix de l’audio et de la vidéo pour les aider à livrer ce qu’ils savent», a expliqué Kamel Sadou, chargé du concours contes et légendes et membre du comité d’organisation. Les prix du concours contes et légendes sont divisés en deux catégories de 200 000 DA pour la première, et de 100 000 DA pour la deuxième.

La maison de la culture de Tamanrasset abritera des journées d’étude sur «le patrimoine culturel saharien et les médias» animés par les universitaires Kamel Sadou, Karima Boutaba, Rahmouni Mehadji ainsi que Mourad Betrouni, directeur du patrimoine au ministère de la Culture. Plusieurs thèmes seront discutés : «Les représentations du Sahara durant la période coloniale», «Les modalités de fabrication et de fonctionnement du discours médiatique», «La protection du patrimoine et son explication». Au chapitre spectacles, plusieurs concerts sont programmés à Tamanrasset (esplanade du 1er Novembre), à In Salah et à Abalessa chaque soir à partir de 20h30. La chanteuse mauritanienne Maalouma sera la star incontestée du FIATAA 2012. Connue avec des chansons telles que Ayam ezzman tejri, ou Habibi Habitou, Maalouma est la «voix» de la Mauritanie à l’étranger.

Le public de Tamanrasset (re)découvrira le jeune artiste nigérien Bambino, qui n’a eu aucun complexe à mêler sonorités targuies au rock. Les Maliens Tinariwen ont fait de même dans un registre quelque peu différent. Les compagnons de Ibrahim Ag Alhabib, des habitués de la scène algérienne, seront en concert le vendredi 17 février. Le jeune Congolais (Kinshasa), Celeo Zipompa, rencontrera, lui, les gens de l’Ahaggar jeudi 16 février. Toute l’Afrique «branchée» connaît Celeo grâce à son album Nzoto na nzoto. Le Malien Djéli Moussa Condé sera également présent à Tamanrasset. Côté algérien, la scène sera ouverte à Itran N’Ahaggar, Tissilawen, Imarhane, Abdallah Mesbahi, Lala Badi Lala, Jakmi, Zinguedah, Aferouagh et d’autres artistes de la région. A noter enfin que le FIATAA 2012 sera marqué aussi par une exposition sur les architectures de terre.

 

Fayçal Métaoui

 
 

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