lundi 16 avril 2012

Exposition de bijoux traditionnels : Richesse du patrimoine ancestral national



Plus qu’un objet ornemental pour la femme, le bijou en est son véritable patrimoine.

A l’occasion de la célébration du Mois du patrimoine, une imposante exposition de bijoux traditionnels se tient, du 11 au 14 de ce mois (aujourd’hui), au palais de la culture Moufdi Zakaria de Kouba, à Alger. Placée sous le slogan «Formes, couleurs et authenticité», l’exposition renferme des objets d’un raffinement sans pareil et d’une précieuse richesse. Comme l’a si bien souligné la directrice du palais de la culture, Mme Mehadjia Bouchentouf, lors du vernissage de cette exposition mercredi dernier, «le bijou algérien est avant tout, dans la forme et dans l’utilité, un bijou berbère, c’est ensuite au gré des régions et des influences (islamique, andalouse, africaine, ottomane…) qu’il va s’enrichir de décor et de formes géométriques multiples, ce qui fait que l’Algérie est un des pays qui présente un éventail de bijoux le plus diversifié au monde tout en gardant une certaine authenticité. D’inspirations diverses, le bijou est un témoignage du génie de l’homme qui a traversé les âges. De la préhistoire, de l’Antiquité au Moyen-Age, de l’ère romano-byzantine à l’avènement de l’Islam, le bijou traditionnel a su synthétiser la quintessence de toutes ces périodes dans une symbolique harmonieuse».
C’est dans une des grandes salles attenantes au palais que sont exposés, dans des vitrines, de magnifiques bijoux anciens et sur de simples tables des bijoux en argent modernes. Dès le seuil, le regard est happé par certaines pièces de grande taille qui frôlent parfois l’exagération. Pour la circonstance, plusieurs maîtres de l’orfèvrerie et des artisans, issus de différentes régions du pays, participent à cette exposition d’objets traditionnels. Les wilayas présentes sont Alger, Tizi Ouzou, Bouira, Tlemcen, Biskra, Naâma, Djelfa,  Illizi, Skikda et Tamanrasset. Des bracelets, des gourmettes, des boucles d’oreilles, des bagues, des colliers ou encore des «khalkhal» se laissent admirer avec un réel ravissement. Un véritable voyage initiatique à travers le temps et l’espace est proposé. En effet, toutes les régions de l’Algérie profonde sont représentées à travers leurs propres bijoux traditionnels. On y retrouve notamment les bijoux kabyles de Beni Yenni, les bijoux chaouis ou encore les bijoux targuis.
L’artisan Sayeh Boubekeur et son alcolyte Nacer Guenoune, de la wilaya de Bouira, présentent des objets millénaires d’une valeur inestimable. Dans trois vitrines différentes sont soigneusement agencés des bijoux en argent pur ; des pièces uniques y sont proposées. Détenant un atelier faisant également office de boutique, Sayeh Boubekeur révèle que ses soucis premiers sont la réparation et la restauration des bijoux anciens, et bien sûr la fabrication de pièces en argent et ses dérivés. Cet ancien apprenti, aujourd’hui à la tête d’une entreprise familiale pérenne, détient une collection appréciable d’objets rares, non destinés, évidemment, à la vente. Il est difficile de dater avec précision un bijou berbère traditionnel, les modèles ayant peu évolué au cours du temps. «J’arrive à me procurer certaines pièces  chez d’anciens brocanteurs ou autres.
Mon objectif premier, à travers cette acquisition, est celui de préserver notre riche patrimoine ancestral. Pour exercer ce métier, il faut le coup d’œil et l’observation», dit-il. Notre interlocuteur révèle que certaines jeunes mariées viennent louer des parures entières. Ayant plus d’une corde à son arc, il est également styliste. Il propose, de ce fait, aux potentiels intéressées des tenues de haute couture, rehaussées de bijoux adéquats. Notre interlocuteur indique qu’il est prêt à collaborer, avec ses reliques, avec certains réalisateurs pour les besoins de films historiques.
Pour sa part, Chibane Abdelmadjid présente une palette de bijoux en argent, en corail et en pierres de culture. Il s’occupe de la conception et de la réalisation : «C’est un créneau qui va de pair avec le tourisme. La matière est disponible sur le marché local, hélas c’est excessif», explique-t-il. Le bijoutier et artisan, Belkasmi Mohamed de Tizi Ouzou expose des objets berbères de Maâtkas bien ciselés aux motifs pluriels. «Les pierres dans le bijou, dit-il, ne viennent pas seulement pour le rehausser, mais elles en constituent parfois la pièce principale, c’est notamment le cas des pierres  en corail.» De son côté, Izaoui Hamadi, de Tamanrasset, dévoile des pièces du patrimoine targui, qui se déclinent sous la forme de pendentifs ainsi que de «khoumsia» et la clé de la porte du Hoggar,  présentée dans un encadrement mural.
 
Nacima Chabani
 
 
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