dimanche 8 juillet 2012

Festival de la chanson amazighe de Béjaïa : Akli D. met le feu… d’artifice



Akli D. a donné le la à la dixième édition du Festival de la chanson amazighe de Béjaïa. C’est lui la star à qui est revenu l’insigne honneur d’offrir les premières vibrations au public du stade scolaire.

L’affluence était tout juste moyenne pour cette première soirée. Cela est sans doute dû, coïncidence de la célébration de la Fête de l’indépendance, à la multiplication des plateaux à travers la ville. Avant Akli D., malgré quelques crissements métalliques au niveau de la sono, la chorale de l’école Neghma, installée officiellement le jour même, a, pour une première, séduit le parterre en revisitant Bgayet telha de Cherif Kheddam. Une politesse rendue à celui qui a magnifié Béjaïa il y a 50 ans. D’ailleurs, il faut le préciser, le festival lui consacre l’hommage honorifique principal, alors que chaque soirée est dédiée aux chanteurs compositeurs de la région : Wissem, Arezki Oubouzid, cheikh Badadi, El Ghazi, Boudjema Agraw et Abdelkader Bouhi.
La chorale Neghma avait ensuite cédé place à H’cino Fadli, qui a interprété un très beau texte patriotique dans un pur style chaâbi kabyle, évoquant l’épopée des acteurs du mouvement national. Le ballet de Tizi Ouzou lui a succédé dans une exhibition rythmée par un orchestral de Athamurtiw de Takfarinas. Au bonheur d’Akli D., à son passage, le son reprend de fidélité. La balance est à nouveau impeccable. Quasiment, tout le répertoire du chanteur passera, seul le feu d’artifice programmé obligera à un entracte. Le troubadour, emmené par un public qui en redemandera, prolongera jusqu’à deux heures du matin. Passant du latino au folk, de la ballade au satirique, le tout métissé aux sonorités kabyles, une quinzaine de titres est jouée. C facile et  Anefas i larbi trankil, un peu plus chaufferont l’ambiance.
A noter qu’au cours de cette première soirée, un cahier du festival a été distribué. Il explique l’esprit et l’objectif du festival, consigne des notes biographiques sur les artistes à qui est rendu l’hommage et le programme. A côté des vedettes locales sont aussi prévus les chanteurs Joe Chaoui, Ibrahim Tayeb, Ichenwiyene, Kaci Boussad, Inayen, Louiza, Chabha, Hassiba Amrouche, cheikh Sidi Bémol… Le plateau du stade scolaire n’a rien à envier à ce qui se fait ailleurs par les producteurs de spectacles : une scène enjolivée d’une fresque, un écran géant, une chambre acoustique pouvant pousser jusqu’à 40 MW, un orchestre, 950 sièges pour les familles séparés en carrés, une tribune montée pour la circonstance, en plus des gradins du stade. Des plateaux sont aussi installés au théâtre régional (TRB) et au niveau de la Brise de Mer. Le premier, spécialisé dans le chaâbi kabyle, et le deuxième pour la chanson moderne et folklorique.
Le festival comporte évidemment un volet pédagogique et savant. Des conférences-débats sont animées en après-midi au TRB par des universitaires et chercheurs en histoire et culture amazighes en général et le patrimoine musical de la région en particulier.
Rachid Oussada

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