lundi 10 décembre 2012

Tlemcen, legs culturel et historique pour drainer de plus en plus de touristes



Riche d’un patrimoine culturel, historique et civilisationnel, la ville de Tlemcen est à même de devenir une destination touristique par excellence aussi bien pour les touristes nationaux qu’étrangers.
La capitale des Zianides recèle également d’importants sites naturels enchanteurs avec ses plages, ses forêts denses qui couvrent les plaines.
Cette ville qui bénéficie d’un intérêt particulier des autorités ces dernières années est forte d’un passé historique séculaire qui se reflète notamment dans les coutumes de ses habitants et ses sites archéologiques.
Miser sur les potentialités historiques pour le développement local
Dans le but de redorer le blason de cette ville et la hisser au niveau d’une destination touristique d’excellence, les autorités locales misent sur toutes les potentialités qu’elle recele notamment d’importants sites historiques qui racontent son passé.
Dans un entretien à l’APS, le directeur des musées de la wilaya, Ibrahim Chenoufi a évoqué l’histoire de la région qui remonte à l’ère berbère d’où, selon lui, elle tire son nom "Tala Imsan" (Les sources).
Les Romains y établissent une nouvelle ville sur l’actuel plateau d’Agadir, sous l’appellation de "Pomaria" (les vergers).
Plusieurs dynasties se sont succédé par la suite sur Tlemcen : Almohades, almoravides, Idrissides, Zianides et Merinides avant les Ottomans et la conquête française.
A l’époque des Zianides, Tlemcen a contribué au développement de la civilisation islamique au Maghreb en la portant à un haut niveau, grâce au rôle joué par ses ouléma et illustres hommes qui ont participé à différentes caravanes de propagation des enseignements de la religion et de rayonnement scientifique.
Ksours, citadelles et mosquées antiques racontent l’histoire de la ville
Parmi les sites archéologiques qui attestent de la richesse de la ville, le palais citadelle d’El Mechouar qui fut la résidence officielle des princes zianides. Fondé par Yaghmoracen en 1234, il fut un lieu servant de résidence aux rois almoravides puis aux almohades avant de changer avec l’arrivée des zianides.
Le palais a fait objet de plusieurs travaux de restauration qui ont été effectués après des recherches et des fouilles dans les vestiges du site, délaissés et enfouis durant la période coloniale.
Ces fouilles ont permis la découverte des facettes cachées de ce palais royal dont de bassins ornés de faillence, des canaux de marbres qui servaient à l’approvisionnement en eau ainsi que des pièces archéologiques de valeur historique.
La ville des zianides avaient été assiégée en 1299 par les Merinides, venus du Maroc sous la direction de Youcef Benyakoub qui fonda Mansoura en 1299. Elle fut au départ un camp militaire pour préparer la conquête de toute la ville et chasser les zianides.
En deux ans, le camp se transforma en une ville, fortifiée de remparts et dotée d’infrastructures nécessaires comme la mosquée de Mansoura dont les vestiges du minaret se dressent encore aujourd’hui.
Tlemcen compte également plusieurs mosquées antiques à l’instar de la "Grande mosquée", édifiée à l’époque des almohades (1091), la mosquée de Sidi Belahcen construite par Abou Said Otmane Ezziani (1296), la mosquée Sidi Haloui (1353), la mosquée Sidi Brahim (1363) et la mosquée Sidi Boumédiène.
Tlemcen, centre de rayonnement de la culture
Tlemcen a constitué à travers le temps une pépinière de savants réputés pour leur enseignement remarquable, et de saints patrons bien connus pour leur immense savoir et profonde piété ce qui en a fait un véritable centre de rayonnement. Un fait qui conforte son statut de pôle touristique pour drainer une catégorie de touristes assoiffés de découvertes culturelles, ses écoles séculaires ou Zaouïas léguées à travers les siècles.
Cette ville antique a été en effet la patrie d’une foule d’hommes de bien et d’honneur, de gens honnêtes et religieux comme en témoignent les zaouïas de Sidi Lahècen Etennessi (1296), et Sidi Boumédiène El Ghout (1320). Des mausolées où reposent encore ses saints patrons et d’autres comme Sidi Boumédiène, Lalla Seti et Abou Ishaq font de la ville antique une destination privilégiée.
Tlemcen et Béjaïa : d’intenses échanges culturels
Les échanges culturels enregistrés entre Bejaia et Tlemcen à travers le temps ont favorisé une intense dynamique scientifique et culturelle au Maghreb central.
Des érudits comme Abdelaziz Ben Makhlouf (Tlemcen- 1202) qui fut pendant longtemps Cadi à Béjaïa, et Sidi Boumédiene qui s’est établi dans la capitale de hamadides illustrent cette synergie culturelle.
Une richesse naturelle pour booster le tourisme
La capitale des Zianides, recèle d’importants sites naturels dont la prise en charge contribuera indéniablement à faire de cette région de l’Algérie une destination touristique prisée. Le plateau de Lalla Seti, pour ne citer que celui-là, a bénéficié ces dernières années d’opérations d’aménagements d’envergure pour promouvoir les prestations. Ce site qui surplombe la ville offre un véritable refuge pour les nostalgiques à la recherche de quiétude.
Une des plus grandes grottes du monde, après celles du Mexique, la grotte de Béni Aad, ne demande qu’à être bien entretenue pour continuer d’offrir aux visiteurs des vues qu’ils ne trouveront nulle part ailleurs.
Forte d’un patrimoine sylvestre couvrant 217.000 hectares, Tlemcen abrite un parc naturel sur 8225 hectares qui loge dans son enseigne les restes de l’archéologie et des sites les plus rayonnants de la région : les ruines de Mansourah, la Mosquée de Sidi Boumedienne, les cascades et les falaises d’El-Ourit ainsi que les zones humides de Dayet El Ferd classifiées dans le cadre du processus Ramsar.
Un artisanat haut de gamme et une gastronomie pour imprimer un goût nouveau
Grâce à une collection de pièces artisanales, propriété des Almoravides et des Zianides et une industrie artisanale raffinée Tlemcen charme ses visiteurs. Ses habitants excellent dans la confection des vêtements fins et c’est ce qui leur a valu la réputation dont ils jouissaient jadis et qu’ils gardent encore jusqu’à présent. La blouza et la Chedda, classée ces derniers jours patrimoine universel de l’humanité par l’Unesco en témoignent avec grandeur et élégance. La gastronomie n’est pas en reste de ce foisonnement civilisationnel avec à l’honneur, Hrira, Baghrir et le fameux Kaaque tlemcenien.
APS

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