Tarwi Tabarwi est une pièce qui évoque les déchirements des sociétés modernes et les violences qui marquent le monde actuel.
Batna
De notre envoyé spécial
Délire à deux est une pièce que le dramaturge roumain, Eugène Inoesco, avait écrite en 1962. Les théâtres européens et africains ont quelque peu oublié cette pièce malgré sa fraîcheur contemporaine. En un acte, Ionesco a voulu mettre à nu toute l’absurdité du monde actuel, fait de violences et de construction à répétition du chaos. Nacer Mouhaouche a adapté et traduit ce texte devenu Tarwi Tabarwi pour une représentation mise en scène par Ahmed Khoudi. En tamazight, ‘‘tarwi tabarwi’’ signifie situation de confusion. La pièce, nouvelle production du Théâtre national algérien (TNA), a été présentée samedi soir au 5e Festival national du théâtre amazigh à Batna. Elle (Nabila Ibrahim) et lui (Abdenour Yessad) se «déchirent» sur les ressemblances entre animaux.
Le débat qui semble ridicule évolue en conflit. Le couple s’échange des accusations. La femme regrette son mariage et pense que son mari n’est pas «assez homme». Il a froid, elle a chaud. Mais que font-ils donc ensemble ? Des bruits de pas, des cris, des tirs, des explosions annoncent qu’une guerre se déroule au-delà des murs de l’appartement. L’homme tente de réparer un poste de télévision. La femme habillée en rouge se fait belle face à une glace. Au milieu, un lit. Un lit qui ressemble à un refuge mouvant. Le conflit ne s’arrête que lorsque la guerre s’invite avec ses bruits et ses horreurs. Le coupe semble se réconcilier grâce à... la peur. Ils barricadent la porte, surtout la porte, ferment la fenêtre.
Un soldat s’y engouffre et la maison s’écroule petit à petit à chaque bombardement. Le huis clos se fissure. Le chaos est là, présent. Le couple tente de reconstruire sa vie à travers l’évocation de souvenirs et la maison qui les abrite s’effondre. Ce double mouvement que Inoesco avait «fixé» dans son œuvre se voulait une manière de mettre en avant la complexité des rapports humains dans un climat presque permanent de violence. Et la violence a plusieurs formes, plusieurs visages.
La petite histoire du couple se joint à la grande histoire de l’humanité faite de succession de guerres, de conflits, de massacres et de tueries. Malgré un dialogue laborieux, une linéarité ennuyeuse dans le jeu dramatique et une relative surcharge sonore, Tarwi Tabarwi est une pièce marquée par certaines zones de lumière. Le metteur en scène, qui a évacué la musique comme support dramatique, a adopté un langage contemporain qui peut plaire, à condition d’adoucir quelque peu les gros traits du spectacle pour le tirer de la platitude.
La scénographie de Mourad Bouchher ressemble à un habit trop serré pour une représentation qui aurait pu avoir une forme plus généreuse. Ahmed Khoudi adore le théâtre de l’absurde et l’écriture de Ionesco. «Nous sommes restés assez fidèles au texte de Délire à deux, malgré sa difficulté. Nous avons tenté de contourner quelque peu cela en entrant dans le contexte algérien», a souligné Ahmed Khoudi. «L’homme a toujours eu des conflits. Dans la pièce, le conflit intérieur est lié à la guerre extérieure. Dans les années 1990, en Algérie, les familles ne s’entendaient pas. Les frères n’étaient pas dans le même camp. Ce déchirement s’est répercuté sur ce qui se passait dans la rue», a soutenu le metteur en scène. Ahmed Khoudi a, par le passé, mis en scène une autre pièce de Eugène Inoesco, La leçon.
EL WATAN
De notre envoyé spécial
Délire à deux est une pièce que le dramaturge roumain, Eugène Inoesco, avait écrite en 1962. Les théâtres européens et africains ont quelque peu oublié cette pièce malgré sa fraîcheur contemporaine. En un acte, Ionesco a voulu mettre à nu toute l’absurdité du monde actuel, fait de violences et de construction à répétition du chaos. Nacer Mouhaouche a adapté et traduit ce texte devenu Tarwi Tabarwi pour une représentation mise en scène par Ahmed Khoudi. En tamazight, ‘‘tarwi tabarwi’’ signifie situation de confusion. La pièce, nouvelle production du Théâtre national algérien (TNA), a été présentée samedi soir au 5e Festival national du théâtre amazigh à Batna. Elle (Nabila Ibrahim) et lui (Abdenour Yessad) se «déchirent» sur les ressemblances entre animaux.
Le débat qui semble ridicule évolue en conflit. Le couple s’échange des accusations. La femme regrette son mariage et pense que son mari n’est pas «assez homme». Il a froid, elle a chaud. Mais que font-ils donc ensemble ? Des bruits de pas, des cris, des tirs, des explosions annoncent qu’une guerre se déroule au-delà des murs de l’appartement. L’homme tente de réparer un poste de télévision. La femme habillée en rouge se fait belle face à une glace. Au milieu, un lit. Un lit qui ressemble à un refuge mouvant. Le conflit ne s’arrête que lorsque la guerre s’invite avec ses bruits et ses horreurs. Le coupe semble se réconcilier grâce à... la peur. Ils barricadent la porte, surtout la porte, ferment la fenêtre.
Un soldat s’y engouffre et la maison s’écroule petit à petit à chaque bombardement. Le huis clos se fissure. Le chaos est là, présent. Le couple tente de reconstruire sa vie à travers l’évocation de souvenirs et la maison qui les abrite s’effondre. Ce double mouvement que Inoesco avait «fixé» dans son œuvre se voulait une manière de mettre en avant la complexité des rapports humains dans un climat presque permanent de violence. Et la violence a plusieurs formes, plusieurs visages.
La petite histoire du couple se joint à la grande histoire de l’humanité faite de succession de guerres, de conflits, de massacres et de tueries. Malgré un dialogue laborieux, une linéarité ennuyeuse dans le jeu dramatique et une relative surcharge sonore, Tarwi Tabarwi est une pièce marquée par certaines zones de lumière. Le metteur en scène, qui a évacué la musique comme support dramatique, a adopté un langage contemporain qui peut plaire, à condition d’adoucir quelque peu les gros traits du spectacle pour le tirer de la platitude.
La scénographie de Mourad Bouchher ressemble à un habit trop serré pour une représentation qui aurait pu avoir une forme plus généreuse. Ahmed Khoudi adore le théâtre de l’absurde et l’écriture de Ionesco. «Nous sommes restés assez fidèles au texte de Délire à deux, malgré sa difficulté. Nous avons tenté de contourner quelque peu cela en entrant dans le contexte algérien», a souligné Ahmed Khoudi. «L’homme a toujours eu des conflits. Dans la pièce, le conflit intérieur est lié à la guerre extérieure. Dans les années 1990, en Algérie, les familles ne s’entendaient pas. Les frères n’étaient pas dans le même camp. Ce déchirement s’est répercuté sur ce qui se passait dans la rue», a soutenu le metteur en scène. Ahmed Khoudi a, par le passé, mis en scène une autre pièce de Eugène Inoesco, La leçon.
EL WATAN
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