mercredi 27 avril 2011


Exposition de décoration sur bois : Un florilège de 

motifs traditionnels

Le vernissage de l’exposition à la galerie d’art de la rue Didouche Mourad a drainé dans une ambiance de fête, un public féminin qui s’est déplacé pour admirer les travaux très particuliers des exposantes

Quelque 85 pièces uniques de meubles et accessoires traditionnels façonnés avec les mains expertes et attentionnées de femmes qui ont dessiné, pour perpétuer le geste d’antan, sur du bois travaillé et poli des motifs sur des objets auxquels elles ont donné forme et consistance artistique pour décorer les intérieurs des maisons.
Le vernissage de l’exposition à la galerie d’art de la rue Didouche Mourad a drainé dans une ambiance de fête, un public féminin qui s’est déplacé pour admirer les travaux très particuliers des exposantes.
Elles sont au nombre de six et ce qui les a réunies c’est la passion de confectionner avec amour des objets d’art pour leur plaisir et celui des amateurs de ces peintures sur bois aux couleurs vivaces héritées du patrimoine culturel algérien. Elles font toutes partie de l’association de «La société des Beaux-Arts» qui leur a fourni un atelier où elles peuvent s’adonner à loisir à leur activité préférée.
Elles, ce sont Belkheir Fadila, professeur de langue française, Bouzida Aldjia, universitaire à la retraite, Derouche Nassima, éducatrice, Nouara Djamila, Touami Farida, ingénieur en informatique et Zemzoum Farida. Elles ont été pour la majorité encadrées par l’artiste peintre de talent, Abderezak Mezouane qui les a initiées à la technique de la peinture sur bois.  On ne peut pas dire que ce soit une expression émotionnelle. C’est pour perpétuer une tradition qui existe dans notre patrimoine culturel. Vous avez, le Saint-Georges est très richement décoré par un ancien peintre dont on ne parle pas beaucoup, M. Kechkoul. Il y a aussi le Bastion 23 qui possède des plafonds absolument magnifiques», nous dira l’organisatrice de l’exposition qui expose  elle-même près de 27 objets dont un grand «Sandouk Laaroussa» que gardaient jadis les mariées jalousement et où elles rangeaient leurs trousseaux et une partie de la literie. «Ce meuble représentait toute la vie d’une femme autrefois, la tradition veut qu’il soit transmis de génération en génération. C’est incroyable ! Il y a des coffres qui datent d’un siècle ou même plus», poursuit notre interlocutrice qui mentionne que cette peinture nécessite un temps précieux et un travail minutieux que nos exposantes pratiquent avec beaucoup de volonté et d’efforts mais aussi comme un devoir de transmission culturelle, un travail qui par ailleurs se rapproche et s’inspire de la miniature et de l’enluminure dans le style de l’école des frères Racim. «Dans l’ancien temps, les Algériens n’avaient pas beaucoup de meubles. Dans les campagnes, il y avait essentiellement une armoire et plusieurs «snadeks» (coffres). En ville, il y avait la meïda, les bnakès (banquettes) «El Maarfa», sorte d’étagères très élaborées. Tout était peint à la main.
Dans certains pays, on appelle cette technique «La peinture paysanne», celle que les paysans peignaient pour décorer leurs meubles surtout par manque de moyens avec des pigments extraits de la nature même. Il semblerait que ce soient les Ottomans qui aient introduit cet art décoratif», nous explique Aldjia Bouzida.
L’exposition riche en objets utilitaires ou décoratifs parfaitement ciselés comporte une panoplie de miroirs finement peints avec des couleurs vives, des assiettes avec supports, des vases, des coffrets, des chopes, des tableaux, des meïdas, des plateaux et même des pieds de lampe. L’ensemble donne au regard du visiteur un échantillon du savoir-faire féminin avec une touche esthétique qui accentue l’effet décoratif notamment celui des motifs floraux. Ouverte depuis lundi dernier, l’exposition se poursuit jusqu’au 10 mai prochain.
Lynda Graba

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