mercredi 13 avril 2011


Tlemcen capitale de la culture islamique : La perle du maghreb au rendez-vous de l’histoire


Cet évènement culturel dont le lancement national a coïncidé avec la  fête du Mawlid Ennabaoui el-Charif en février dernier, propose un programme  artistique, englobant théâtre, musique, littérature, peinture, cinéma et histoire.
 Il se traduira à travers des expositions thématiques, colloques, spectacles,  festivals et tournées musicales, ainsi que 100 chantiers de restauration des  vieux sites historiques dont le projet de reconstitution du palais royal des  Zianides, récemment restitué et intégré aux biens culturels de la ville.          
L'ouverture officielle sera précédée d'une parade populaire dans les  rues de Tlemcen le 15 avril. Vingt neuf Etats membres de l'Organisation islamique pour l'éducation,  les sciences et la culture (Isesco) ont confirmé leur participation. Douze pays, hors l'organisation onusienne, dont la Chine, l'Inde,  l'Espagne, le Portugal et les Etats-Unis d'Amérique devraient également prendre  part à la manifestation. Les capitales de la culture islamique sont sélectionnées sur la base  d'un examen minutieux en fonction d'un cahier des charges précis de l'Isesco,  prenant en compte le rôle de la ville au service de la culture, de la littérature,  des arts, des sciences et du savoir islamiques.
L'Algérie s'est portée candidate avec Tlemcen, l'une des plus anciennes  cités de l'ouest algérien, pour abriter l'organisation de l'édition de 2011  pour la région arabe, au moment où Jakarta (Indonésie) et Conakry (Guinée)  représenteront, la culture islamique, pour l'Asie et la région Afrique, respectivement.
Dans une lettre rendue publique en décembre 2010 à l'occasion de l'annonce  de "Tlemcen, capitale de la culture islamique pour l'année 2011", le Président  de la République, Abdelaziz Bouteflika, a indiqué que l'Isesco avait fait le  "bon choix" du fait que la ville recélait un patrimoine riche et des monuments  historiques, témoins de la grandeur de la civilisation islamique dans le Maghreb.
Le Président Bouteflika avait  relevé que cette manifestation  est un "autre rendez-vous avec l'histoire et l'homme, pour que nos peuples islamiques  puissent se réconcilier avec eux-mêmes et conduire la locomotive du développement  culturel qu'il faudra transformer en des échanges actifs qui ne devront pas  se contenter de superficialité".  Il avait, également estimé que cet évènement culturel représenter  "l'occasion de contempler les détails historiques décisifs pour en adapter les  valeurs de liberté, d'amour et de tolérance".          
Pour sa part, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, avait indiqué  que cette manifestation représentait une occasion "précieuse" pour l' "échange  et le dialogue avec l'Autre" et qui ne peuvent être que positifs et instructifs.          
Elle avait également relevé que Tlemcen a été choisie comme capitale  de la culture islamique en raison de sa longue Histoire et de joyaux architecturaux  qu'elle recèle. Mme Toumi a souligné que le programme tracé représentait une  occasion pour réaliser des infrastructures culturelles, des projets de restauration  et de valorisation du patrimoine culturel national. Elle avait, à cet égard, cité les projets de restauration du palais  royal des Zianides, reversé au fonds des biens publics, de réalisation d'un  complexe culturel, d'un théâtre de verdure et de quatre musées, outre les nombreux autres projets, inscrits au titre de la restauration du patrimoine  culturel.


Cheikh Abderrahmane Chibane, président de l’association des Oulémas : «Tlemcen, un choix à juste titre»

Le président de l'association des oulémas musulmans  algériens, cheikh Abderrahmane Chibane a affirmé que le choix de Tlemcen  capitale de la culture islamique était bien mérité, cette ville ayant été jusqu'au  Xème siècle un centre de rayonnement intellectuel et civilisationnel sur la  société tout entière". Dans un entretien à l'APS, M. Chibane a rappelé que cette ville  gouvernée par Souleimane Ben Abdellah frère de Idriss El-Akbar, fondateur de  la dynastie des Idrissides, a vu l'émergence de l'Etat des Zianides dont les  gouverneurs se sont attelés à encourager les hommes de science et de savoir  pour ériger cette ville en un véritable pôle scientifique et civilisationnel.
Tlemcen peut "se targuer d'avoir enfanté des héros, des hommes de  Science et de Lettres" dont les plus illustres sont les dignes représentants  de l'auguste lignée des Ibn Marzouk.
Le grand-père figurait, à son époque, parmi la chaîne d'érudits  qui ont transmis le Hadith depuis le Prophète (QSSSL).
Maître indiscuté des  sciences arabo-islamiques de son temps au Maghreb, il enseigna le Coran et les  sciences de la Charia.
 L'illustre historien et sociologue, Abderrahmane  Ibn Khaldoun, compte parmi ses disciples, rappelle-t-il. C'est à Tlemcen également, plus précisément au village "Al Abad" que  se trouve le mausolée de Abou Mediène Chouaibe Ben Al-Hussein Al-Ansari Al-Andaloussi  Ettelemçani, deuxième figure emblématique de la confrérie  Chadliya après Abdelkader El Djillali, indique encore cheikh Abderrahmane Chibane.
Le site offert par le roi El-Fadhl Ben Salah-eddine  à Abou Mediene Chouaïb à El Qods Ouest, connu sous  l'appellation "Harat el maghariba" est une "reconnaissance à son vaillant combat  aux côtés de Salah-eddine El-Ayoubi contre les croisés et à la libération d'El-Qods  et la mosquée d'Al-Aqsa.
M. Chibane a évoqué la place particulière de Tlemcen que l'Imam  Abdelhamid Ben Badis a choisie comme "base pour lancer le mouvement  scientifique et religieux" dans le pôle ouest du pays et où l'érudit  Mohamed El-Bachir El-Ibrahimi a "opéré une relance intellectuelle et une véritable  réforme religieuse ".
Ces efforts et ces actions, ajoute M. Chibane, ont favorisé la construction  d'écoles et l'ouverture de clubs culturels permettant l'émergence d'un  complexe scientifique et religieux pour superviser les projets arrêtés par le  mouvement réformateur de l'Association des ulémas musulmans algériens.
 Le projet de cette dernière avait pour objectif de consacrer l'attachement  du peuple algérien à sa religion, à la langue arabe et à sa Patrie et de le  préserver de l'entreprise d'aliénation identitaire menée par l'occupant français.
Pour l'intervenant, l'édification de ce gigantesque complexe scientifique  à l'époque de cheikh El-Ibrahimi constituait en soi un signe pour la prise en  en charge de "la relance de la Sunna (tradition du prophète Mohamed QSSSL) et  l'élargissement des activités du mouvement scientifique réformateur pour toucher  l'ensemble de l'Oranie".

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