Il ne se reconnaissait d’identité que cette terre d’Algérie pour laquelle il s’était investi corps et âme durant toute sa vie. On le surnommait Yahia El Ouahrani, celui que Malek Alloula évoquait en des termes émouvants et pleins de simplicité.
La voix généreuse de Jean Sénac le poète et le militant, cette mère Algérie si chère à son cœur, les vastes champs de la poésie lyrique et engagée, le parcours d’un écrivain d’envergure qui avait porté à bout de bras la Révolution algérienne, nous sont restitués à travers un documentaire sobre, dépouillé de toute emphase.
Eric Sarner, documentariste de métier, écrivain et journaliste, nous entraîne dans un voyage classique où la poésie, le militantisme de conviction se taillent la part du lion.
Jean Sénac, poète né en Algérie en 1926, était de tous les combats, n’hésitant pas à braver les interdits, les identités meurtrières selon le bon mot d’Amine Malouf, ami de Jean Cayrol, d’Emmanuel Roblès, Mohamed Dib, Albert Camus avec lequel il s’était violemment brouillé au plus fort de notre lutte de Libération nationale, le ciseleur des rimes qui signait d’un soleil, est revisité par la caméra
d’ Eric Sarner qui part à sa rencontre parce qu’il est ému par le personnage, sa candeur et sa sincérité presque virginales.
Le public redécouvre, à la faveur d’une œuvre cinématographique, un homme de lettres « pluriel », un remarquable découvreur de talents, un dénicheur de vocations poétiques, picturales, à l’image d’un Tahar Djaout, Hamid Tibouchi, Habib Tengour et consorts.
La caméra en bandoulière, Eric Sarner exhume le parcours à la fois révolutionnaire, anticonformiste à l’excès, d’un poète qui n’a jamais su marchander avec ses convictions, ses certitudes, ses engagements.
Le documentaire, d’une durée de 52 minutes, s’engouffre dans les méandres d’une époque tellement significative et marquante dans notre histoire. L’auteur convoque, pour la circonstance, ceux qui ont eu l’occasion d’avoir côtoyé de près Jean Sénac. Il en recueille les témoignages et les déclarations sans tomber dans un dolorisme de mauvais aloi tant il est vrai que le poète ne fut pas payé de retour, ni traité avec le respect que son combat est en droit de lui conférer. On est en face d’un destin bouleversant et contrarié, assumé avec courage et abnégation et auquel un assassinat crapuleux survenu un certain 30 août 1973 a mis un terme sanglant. La passion de la poésie pour laquelle il a consacré sa vie, celle d’un pays aimé et défendu avec fougue et témérité, se côtoient dans une espèce d’hymne à la tolérance, à la fraternité qu’Eric Sarner a tenté de communiquer sans trop pourfendre ni pointer d’un doigt accusateur les adeptes des remontrances, de l’indifférence méprisante, du consentement hypocrite, des ressentiments morbides qui couvent sous la cendre.
Dans ce documentaire diffusé pour la première fois en Algérie au Centre culturel français, on est en présence d’un extraordinaire attachement à un pays, à un peuple dont le poète a partagé les drames, les injustices et les vicissitudes.
C’est aussi l’histoire d’une désillusion vécue sans haine ni regrets par le forgeron du soleil.
Le film fait partie de la collection documentaire « A contre-temps », saison trois, produite par le Groupe Galactica.
M. Bouraib
Eric Sarner, documentariste de métier, écrivain et journaliste, nous entraîne dans un voyage classique où la poésie, le militantisme de conviction se taillent la part du lion.
Jean Sénac, poète né en Algérie en 1926, était de tous les combats, n’hésitant pas à braver les interdits, les identités meurtrières selon le bon mot d’Amine Malouf, ami de Jean Cayrol, d’Emmanuel Roblès, Mohamed Dib, Albert Camus avec lequel il s’était violemment brouillé au plus fort de notre lutte de Libération nationale, le ciseleur des rimes qui signait d’un soleil, est revisité par la caméra
d’ Eric Sarner qui part à sa rencontre parce qu’il est ému par le personnage, sa candeur et sa sincérité presque virginales.
Le public redécouvre, à la faveur d’une œuvre cinématographique, un homme de lettres « pluriel », un remarquable découvreur de talents, un dénicheur de vocations poétiques, picturales, à l’image d’un Tahar Djaout, Hamid Tibouchi, Habib Tengour et consorts.
La caméra en bandoulière, Eric Sarner exhume le parcours à la fois révolutionnaire, anticonformiste à l’excès, d’un poète qui n’a jamais su marchander avec ses convictions, ses certitudes, ses engagements.
Le documentaire, d’une durée de 52 minutes, s’engouffre dans les méandres d’une époque tellement significative et marquante dans notre histoire. L’auteur convoque, pour la circonstance, ceux qui ont eu l’occasion d’avoir côtoyé de près Jean Sénac. Il en recueille les témoignages et les déclarations sans tomber dans un dolorisme de mauvais aloi tant il est vrai que le poète ne fut pas payé de retour, ni traité avec le respect que son combat est en droit de lui conférer. On est en face d’un destin bouleversant et contrarié, assumé avec courage et abnégation et auquel un assassinat crapuleux survenu un certain 30 août 1973 a mis un terme sanglant. La passion de la poésie pour laquelle il a consacré sa vie, celle d’un pays aimé et défendu avec fougue et témérité, se côtoient dans une espèce d’hymne à la tolérance, à la fraternité qu’Eric Sarner a tenté de communiquer sans trop pourfendre ni pointer d’un doigt accusateur les adeptes des remontrances, de l’indifférence méprisante, du consentement hypocrite, des ressentiments morbides qui couvent sous la cendre.
Dans ce documentaire diffusé pour la première fois en Algérie au Centre culturel français, on est en présence d’un extraordinaire attachement à un pays, à un peuple dont le poète a partagé les drames, les injustices et les vicissitudes.
C’est aussi l’histoire d’une désillusion vécue sans haine ni regrets par le forgeron du soleil.
Le film fait partie de la collection documentaire « A contre-temps », saison trois, produite par le Groupe Galactica.
M. Bouraib
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