lundi 27 juin 2011

à l'initiative de l'association des amis de la rampe Louni

Cheikh Namous, le maître du banjo, honoré



Un vibrant hommage a été rendu samedi dernier, à la salle Ibn Zeydoun (Office Riadh El Feth), à un grand instrumentiste, l’un des rares à faire parler le «gnibri», l’ancêtre du banjo : nous avons nommé Cheikh Namous, de son vrai nom, Mohamed Rachidi.
Du haut de ses 91 ans, lui qui est né le 14 mai 1920 à La Casbah d’Alger, le virtuose de la musique chaâbie et andalouse fait figure de doyen des musiciens algériens.On doit cette heureuse initiative à l’association des Amis de la Rampe Louni, en partenariat avec l’Oref, l’Onda et l’ENTV. La salle Ibn Zeydoun a vu accourir d’illustres noms du monde de la culture pour saluer cette «mémoire vive de la musique algérienne». Parmi ces personnalités, il convient de citer l’immense Ahmed Serri, Akli Yahiatène, Kamel Hammadi, l’écrivain Amine Zaoui ou encore l’ancien membre du HCE, Me Ali Haroun. A 17h30, Cheikh Namous fait son entrée sous un tonnerre d’applaudissements. L’artiste aura même droit à une standing ovation. S’ensuit un somptueux prélude musical de l’ensemble andalou Les Rossignols d’Alger dirigé par Youcef Ouznadji. Lounis Aït Aouadia, président de l’association des Amis de la Rampe Louni, prononcera quelques mots pour dire l’importance de cet hommage.
Pour lui, «c’est un acte de mémoire et de reconnaissance envers nos aînés qui ont permis le rayonnement de la culture musicale».
Et de saluer en la personne de Cheikh Namous «un repère majeur et un témoin du siècle qui a fait face, par son œuvre, à l’entreprise de déculturation du peuple algérien».«Cheikh Namous fait partie des éléments structurants de la personnalité algérienne», appuie-t-il. Abdelkader Bendamèche, spécialiste de la musique chaâbie, lui a emboîté le pas pour livrer au public quelques éléments de biographie relatifs à la vie et l’œuvre de Cheikh Namous. On apprend ainsi que ce sobriquet, «Namous», est le fait d’un compagnon de route, un certain Benyahia, qui lui attribua facétieusement ce surnom pour souligner son esprit vif et guilleret. Mohamed Rachidi achète très jeune son premier «guimber» ou «gnibri», et s’impose promptement comme un «banjoïste» hors pair.
El Hadj M’hamed El Anka déniche la perle rare et l’intègre aussitôt dans son orchestre. L’artiste sera dès lors sollicité par tous les maîtres du genre:  El Hadj M’rizek, El Hadj M’nouar, Kaddour Cherchali, Hssissen, Moh Tailleur, sans oublier les ténors de la chanson kabyle qu’étaient Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui et autre Cheikh Nordine. Il jouera également pour El Hachemi Guerrouabi, Amar El Achab, Boudjemaâ El Ankis ou encore Dahmane El Harrachi. Par son ample répertoire, Cheikh Namous aura indéniablement marqué ainsi la mémoire musicale de tout un peuple. 

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