dimanche 11 septembre 2011


Un chantier pilote de formation est lancé à Ghardaïa

Pour l’utilisation de matériaux locaux dans la restauration

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Sihem Ammour 
Dans le cadre de la promotion de l’utilisation des matériaux de construction locaux notamment au niveau des sites de restauration, un chantier-pilote de formation portant sur la réhabilitation de la pierre taillée locale pour le pavage vient d’être lancé sur la place du Souk dit Nouna, dans le ksar d’El-Atteuf, situé à 7 km de Ghardaia.Ce chantier «école» de trois jours vise à initier et former les stagiaires des Centres de formation, les artisans et autres partenaires locaux de la promotion du patrimoine architectural traditionnel du M’Zab à l’utilisation des matériaux de construction locaux comme la pierre taillée pour le pavage des ruelles des ksours, a expliqué le président de l’Assemblée populaire communale (P/APC) d’El-Atteuf, Brahim Benyoucef, architecte de formation. Il a ajouté que l’un des principaux objectifs de cette action consiste à inciter les jeunes locaux à se spécialiser dans la réhabilitation du patrimoine architectural faisant usage des matériaux locaux et éventuellement à créer des petites entreprises de restauration des habitations traditionnelles et autres ouvrages patrimoniaux. Il est à noter que cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme Euromed Héritage (IV) financé par l’Union Européenne, et du projet «Montada» chargé de la réhabilitation et de la promotion de l’architecture traditionnelle du Maghreb, en partenariat avec l’Office chargé de la protection de la vallée du M’Zab (Opvm). Ce projet est dirigé par des connaisseurs dans le domaine du pavage des ruelles de ksours, et permet aux jeunes stagiaires, artisans et entrepreneurs de concrétiser, sur le terrain, une expérience professionnelle spécialisée et d’acquérir les différentes techniques traditionnelles d’utilisation de la pierre taillée dans le revêtement de la voirie piétonnière.Considérés comme importants sites architecturaux traditionnels, les ksours de la vallée du M’Zab sont classés patrimoine universel par l’Unesco depuis 1982. Ce patrimoine, qui constitue un levier du développement durable de la région, notamment au plan touristique, a bénéficié de plusieurs actions de réhabilitation et de restauration. Ce qui a amené les pouvoirs publics à classer la vallée du M’Zab «Secteur Sauvegardé», en promulguant en juin 2005 un décret exécutif susceptible de permettre l’élaboration d’un plan de sauvegarde, en conformité avec la loi sur le patrimoine de juillet 1998. Le chantier-pilote ainsi initié traduit l’intérêt des pouvoirs publics à respecter les normes urbanistiques et architecturales propres à la région par opposition à l’anarchie architecturale qui, en défigurant le paysage, marque d’un côté la construction de hauts bâtiments en béton dans le Sud algérien et feint d’ignorer de l’autre tout le savoir-faire architectural transmis de génération en génération. Par ailleurs, dans un sens plus général, la louable initiative de former les jeunes dans le domaine précité devrait être soutenue et élargie de sorte à permettre le réemploi de certains matériaux anciens ayant fait leurs preuves comme le bois de Thuya et les pigments naturels abondamment utilisés dans les vielles bâtisses de la Casbah. Ceci contribuerait ainsi à la relance de la production de certains matériaux tombés en désuétude. Etant donnés les nombreux chantiers de restauration des sites archéologiques et historiques, la formation des jeunes à l’utilisation des matériaux locaux participerait certainement à ressusciter certains anciens métiers vitaux pour un véritable respect des normes patrimoniales de chaque région, lui redonnant ainsi son véritable cachet identitaire et culturel.

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