mardi 27 mars 2012

PANORAMA DU FILM DOCUMENTAIRE SUR TLEMCEN Sidi Boumediene, Ibn Khaldoun et Béjaïa valorisés

L'intervention imagée d'Ibn Khaldoun est basée sur la vision critique que porterait Ibn Khaldoun sur l'intégrisme et l'utilisation de la religion à des fins politiciennes.
Le film réalisé sur la vie de Sidi Boumediene est beaucoup plus émotionnel puisque le réalisateur, Abderrahmane Benarous, a su et pu faire une oeuvre complète dont le scénario qui a étalé irréfutablement la vie d'un homme à un parcours complet et incontournable. Cette richesse du savoir du saint patron de la ville de Tlemcen a été avérée par des historiens qui sont intervenus tout le long du film en confirmant, sans aucune controverse, les faits mystiques rapportant la vie de Sidi Boumediene. Le réalisateur, qui a bien axé son travail sur une recherche méticuleuse, a, ainsi donc, réussi le pari dés les premiers coups de la projection. Le film intitulé Destin d'un berger, Sidi Boumediene, commence d'abord, par accrocher les spectateurs puisque les premières séquences relèvent les premières esquives d'un enfant berger fou amoureux du savoir alors que les membres de sa famille le persécutent, le pourchassent dans ses fugues, pour le maintenir, brutalement, en tant que berger de leurs troupeaux. Le réalisateur ne tarda pas trop pour attirer davantage les spectateurs en leur offrant des séquences encore très accrocheuses et ce, lorsque le petit enfant-berger, qui s'évade, se fait rattraper par son frère le menaçant de son épée. La loi divine vient au secours de Sidi Boumediene, le frère armé du sabre n'a rien pu faire face à un berger armé d'un simple bâton. Sachant surement qu'une telle séquence aura un impact émotionnel sur les spectateurs, le réalisateur a enchainé son oeuvre sur une série d'autres séquences plus accrocheuses. Sauf que celles-ci sont basées sur les «errements» du jeune prédestiné. Chacune des séquences est entrecoupée par des mythes racontés par des femmes et hommes des siècles après la mort de Sidi Boumediene. L'oeuvre est complète aussi bien sur le plan technique que sur le plan de la recherche. Techniquement parlant, faut-il le dire, le jeune réalisateur, Abderrahmane Benarous, a mis le paquet en réalisant une oeuvre qui restera, sans aucun doute, une référence importante pour les futurs étudiants dans le domaine du film documentaire et ceux s'intéressant à la vie et l'histoire de Sidi Boumediene. Un autre réalisateur, et pas des moindres, Chergui Kharoubi, a, lui aussi, réussi à imager la vie de l'historien, philosophe, diplomate et homme politique d'Ibn Khaldoun. Ayant étudié la sociologie, Chergui Kharoubi n'a pas peiné dans son oeuvre, notamment dans la recherche documentariste, en abordant la vie d'Ibn Khaldoun qu'il a retracé dans toutes ses facettes, à commencer par ses connivences avec les pouvoirs des Etats de Tlemcen, Béjaïa et même de l'Andalousie. Pourquoi un tel intéressement à la vie politique du théoricien? Le réalisateur donna des réponses dans son film même. La famille Ibn Khaldoun a toujours occupé des postes clés. Ibn Khaldoun, cet homme intègre, intelligent et crédible là où il passe, ne renonça à la tradition qu'après avoir eu la nette conviction que ses supérieurs notamment, usaient et abusaient de sa notoriété. Il quitte les Palais pour se consacrer à ses recherches. Le réalisateur a consacré une part importante au reste de la vie d'étudiant et de professeur de l'homme qui est Ibn Khaldoun. Cette partie est ponctuée par les interventions illustres des chercheurs illustres qui ont confirmé des faits et des événements tandis que l'intervention imagée d'Ibn Khaldoun a été beaucoup plus appréciée puisque celle-ci est basée sur la vision que porterait Ibn Khaldoun sur l'intégrisme. «S'il revenait de l'au-delà, Ibn Khaldoun se serait déchiré les joues en voyant le nom Allah Akbar déchirer le ciel par le laser importé, dans une valise diplomatique, de Dallas», a affirmé Réda Malek. Un tel aveu fait le point sur l' état de la pensée et l'intelligence hors pair d'Ibn Khaldoun qui a devancé, dans ses recherches, tous les sociologues connus dans les temps contemporains. Ceci dit, le théoricien, qui était tout de même un grand homme de religion, ne tolérait pas l'utilisation de la religion à des fins politiciennes. Le film documentaire, consacré au patrimoine commun de Tlemcen et Béjaïa, porte dans ses dimensions plusieurs sens de rapprochements et d'échanges culturels depuis la nuit des temps. L'oeuvre, signée par le réalisateur Benamar Bekhti, souligne avec, force de détails, que les rapports culturels ont toujours devancé les unions politiques.
Wahib AïT OUAKLI

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