mercredi 11 avril 2012

La célébration du printemps à Khenchela, une tradition


Le retour du printemps à Khenchela est fêté, depuis des temps immémoriaux, selon une tradition ancestrale qui résiste et refuse de mourir.
Les familles, à la campagne comme à la ville, tiennent toujours à saluer le retour de la saison du renouveau par des réjouissances qui durent pendant tout le mois de mars pour se prolonger jusqu’à la mi-avril.
Perpétués de père en fils par la transmission spontanée, les rites et les traditions entourant la célébration du retour du muguet sont aujourd’hui devenus des sujets d’étude pour les universitaires, les chercheurs et les associations s’intéressant aux traditions populaires, et qui œuvrent non seulement à leur sauvegarde mais aussi à leur promotion au rang de patrimoine national immatériel.
Une manifestation sur ce thème est annuellement organisée à chaque début du printemps, à la maison de la culture de Khenchela afin de stimuler, encourager et promouvoir toutes sortes de productions et créations en relation avec ce patrimoine.
Cette manifestation constitue une sorte de foire, ou kermesse, pour les associations, les créatifs et les artisans de la région pour faire revivre les traditions ancestrale entourant la célébration du printemps et promouvoir toutes sortes de produits en liaison avec elle.
Les mets et les pâtisseries traditionnels qui étaient servis à l’occasion des réjouissances de la célébration du printemps et qui ont su survivre à l’usure du temps, mieux que n’importe autre aspect de la fête, sont remis au goût du jour à l’occasion de cette manifestation.
Les participants venus de tous les coins de la wilaya rivalisent d’ingéniosité et d’efforts pour présenter les meilleurs plats de chakhchoukha, de Zeriga, de Dechicha, de Mermouch, de R’fiss Ziraoui, de Bradj et d’autres mets du genre qui continuent, à ce jour, de faire partie des plats servis à l’occasion des réjouissances célébrant le printemps.
Ces préparations ayant en commun le beurre, le miel, les raisins secs, l’eau de rose, en plus de la semoule de blé dur ou d’orge, ne sont pas seulement mis en valeur pour leur aspect culinaire, mais aussi pour "l’esprit" qui les accompagne.
Ces plats ont en effet cette précieuse vertu de permettre au riche comme au pauvre de pouvoir offrir un repas qui rassemble amis et famille dans une ambiance de douce convivialité, sans être mis dans la gêne financière ou verser dans la surenchère des artifices des rencontres mondaines à la mode d’aujourd’hui.
Dans cette région des chaouias, le printemps demeure toujours, en effet, synonyme de conviviales retrouvailles familiales autour d’un de ces copieux plats du terroir qui se prolonge souvent par un thé à la menthe, un rituel tout aussi enraciné dans la tradition ancestrale.
L’exposition de ces mets rustiques est aussi une occasion pour ressusciter les ustensiles traditionnels qui servaient à leur préparation et à leur présentation, ainsi que les plantes qui servaient à les aromatiser.
La manifestation organisée en célébration du printemps est également une occasion pour sauver de l’oubli des connaissances traditionnelles millénaires relatives à l’observation des saisons et à la vie en harmonie avec la nature, telle qu’elle en pratique chez les ancêtres à travers les siècles, voire les millénaires.
Avec des moyens rudimentaires, ou carrément à l’œil nu, les anciens savaient en effet reconnaître les signes du début du printemps ou de n’importe quelle autre saison pour y adapter leur façon de vivre, leurs activités agricoles et pastorales.
Les mythes et les rituels qui entouraient la célébration du printemps, et qui ont tendance à disparaître de nos jours, sont également mis en relief lors de cette manifestation, avec pour crédo : sauvegarder l’imaginaire collectif.
APS

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire