mercredi 11 avril 2012

Premier pays arabe à contribuer au fonds d’urgence L’Algérie octroie 5 millions d’euros à l’Unesco

L’annonce est tombée, hier matin, sur le site de l’Unesco “en témoignage le soutien de l'Algérie à l'action de l'Unesco, le président de la République a remis un chèque d'un montant de 5 millions d'euros à titre de contribution au Fonds d'urgence”. Ainsi, la mission pour laquelle s’est déplacée Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco, à Alger (du 8 au 11 avril) est à mettre dans la section “des réussites”. Et pour une réussite, c’en est une. L’Algérie est le premier pays arabe à contribuer directement au Fonds d’urgence de l’organisation. 
Auparavant, seul le Qatar avait accepté de contribuer mais la formule était bien différente. Dans le communiqué de presse de l’organisation, daté du 14 décembre 2011, il est indiqué que “l’envoyée spéciale de l'Unesco pour l'éducation de base et supérieure, Son Altesse Sheikha Mozah Bint Nasser du Qatar, apporte une contribution de 20 millions de dollars afin d’aider l'Unesco à faire face à son déficit financier. Son Altesse s’est entretenue avec la directrice générale de l'Unesco, Mme Irina Bokova, le 11 décembre au Qatar et s’est engagée à ce soutien financier lors de leur rencontre”. Dans ce texte, l’État qatari n’est pas mentionné dans cet engagement, mais plutôt la personne, la femme de l’émir du Qatar, qui a, il faut le préciser, le statut d’“envoyée spéciale de l'Unesco pour l'éducation de base et supérieure”.
Irina Bokova est en train de réussir un de ses grands défis, pallier les défections des États-Unis et d’Israël. Ces deux pays avaient décidé de geler leurs contributions à l’Unesco depuis que la Palestine a été admise à l’organisation, le 31 octobre 2011. Un gel qui avait coûté un déficit de trésorerie de 65 millions de dollars, comme précisé par Irina Bokova le 10 novembre 2011. C’est ce qui l’a incitée à lancer un Fonds d’urgence pour l’Unesco. Avec 5 millions d’euros, qui s’ajoutent à la contribution annuelle, et qui est d’environ 300 000 dollars, l’Algérie se positionne en pole position. 
Cette somme dépasse toutes celles payées par les autres États membres de l’organisation pour le compte du Fonds d’urgence. La Turquie avait officialisé son “don” en février dernier, et il était de 5 millions de dollars, soit moins de 4 millions d’euros. C’était la plus grande somme octroyée au Fonds d’urgence par un pays membre. Le “leadership” est maintenant algérien. Une manière de se repositionner en lobby au sein de l’organisation internationale ? Une question importante à se poser. 
À l’heure actuelle, l’Algérie est quasiment absente dans les instances internationales. Mounir Bouchenaki, l’un des derniers Algériens à “se distinguer”, a quitté, il y a plusieurs semaines, son poste de directeur de l'Iccrom (Centre international  d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels). Il ne reste qu’Ahmed Djoghlaf, secrétaire exécutif, depuis 2005, de la Convention sur la diversité biologique (CDB).
Liberté

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