vendredi 28 septembre 2012

Le Bastion 23 au pied de la Casbah d’Alger



Au pied de la Casbah d’Alger, transcendant quatre siècles de gloire et derésistance face aux menées belliqueuses espagnoles et portugaises, le bastion 23aura été, de tout temps, le gardien d’une ville joyau de la Méditerranée. Construit en 1576 sur ordre du Dey Ramdhan Pacha, l’édifice se compose de trois palais portant les numéros, 17, 18, 23 qui furent des citadelles inexpugnables face aux envahisseurs et un prolongement naturel 0 la casbah.
Témoin privilégié d’une gloire sans pareil, le bastion se dresse majestueusement en défenseur de la ville, face 0 la mer dont les vagues incessantes viennent, depuis des siècles, mourir a la base de ses remparts qu’elles baignent d’une écume blanchâtre et évanescente.
A l’entrée du hall du palais 23, le visiteur est gagne par un curieux sentiment o% la curiosité se mêle a la révérence dans une atmosphère lourdement chargée d’histoire. Déjà l’architecture a elle seule est une pure merveille, avec ses marbres brillants et ses mosaïques qui ornent les murs.
Vue du bastion 23 avec la mer
Séduit par le charme mystérieux et la majesté des lieux, une étrange sensation empreint le visiteur et le pousse à escalader les escaliers qui mènent au premier étage le long d’une rampe dont les balustres en acajou sont sculptés avec dextérité. Là il se retrouve dans un couloir généreusement éclaire et donnant sur un patio. Gagné par un désir irrépressible de découverte le visiteur s’engouffre dans une somptueuse salle des banquets ou l’on reconnait aisément le gout raffine des maitres de céans avec les placards muraux aux portes vitrées de mille couleurs.
A travers une porte basse, l’on découvre la cuisine qui jadis gardait amoureusement les effluves de milles épices, rapportées de lointaines contrées et que des âmes sensibles jureraient sentir encore. Dans un coin de la pièce se trouve aussi l’âtre où naguère on cuisait les poissons et rôtissait les viandes.
Pénétré par la féerie d’une civilisation qui rayonna longtemps sur la Méditerranée, le visiteur décide de poursuivre son voyage dans le temps, à la découverte de l’inconnu et du mystère qui git encore la derrière les portes du couloir que gardent des piliers de marbre, témoins d’une gloire que chante encore l’eternel ressac de la mer.
Bien que présentant une architecture similaire a la salle des banquets, les quartes chambres sont un réel régal pour les visiteurs qui ne peut se lasser d’admirer les ornements révélant le génie de leurs auteurs. Le deuxième étage, entouré lui aussi de piliers de marbre et de balustres aux sculptures artistiques, se distingue par un toit de vitres aux mille couleurs qui inondent le lieu de rayons mirifiques.
Au sortir du palais, dans un coin, à gauche, se trouve l’écurie où il vous semble que les bêtes son toujours la, hennissant et se cabrant pour saluer l’arrivée des nouveaux venus.
Le Palais 18, second édifice tenait lieu d’embarcadère pour les rais et sa structure ne diffère nullement de celle du 23 n’était ce le nombre réduit de ses chambres. Le palais 17, répliqué à moindre échelle des deux précédents, est, quant à lui, situe a proximité des cabanes des pécheurs.
Le Bastion 23 qui a connu son ère de gloire a également traversé une période moins faste lorsqu’il fut squatté, au lendemain de l’indépendance, par des familles poussées par la crise du logement, avant d’être laissé à l’abandon.
Face à ce désastre culturel, le site fut repris en main et classé patrimoine historique et une action de restauration fut initiée par le ministère compétent avec le concours de l’agence nationale des sites historiques.
L’opération de restauration, conduite par une entreprise italienne et des techniciens algériens, s’est étalée de 87 à 93 et a permis au Bastion de retrouver son éclat d’antan .
Depuis quelques temps, le ministère de la communication et de la culture, en collaboration avec la direction du Palais des Rais, œuvre à faire de ce site un centre de rayonnement civilisationel.
C’est ainsi qu’il est devenu un lieu de passage pour les délégations étrangères en visite en Algérie. De plus, chaque jour, des flots humains pénètrent devant la gigantesque porte en bois de l’imposant édifice à la découverte de l’histoire.
Intérieur du Bastion 23
Parmi les figures illustres qui ont visités le Bastion figurent, le président colombien, le prince héritier de Jordanie, les ministres de la culture turcs et sénégalais ainsi que le corps diplomatique accrédité à Alger.
En outre le Bastion accueille des expositions et diverses activités culturelles à longueur d’année ainsi que des cérémonies commémorant les fêtes religieuses.
L’entretien du site est assuré par une quarantaine d’agents dont six conservateurs, des animatrices culturelles, un architecte et des agents de sécurité.
Au pied de la Casbah, baigné par les flots, le Bastion 23 raconte à ses visiteurs quatre siècles histoire, l’histoire de la gloire d’une nation qui rayonna longtemps sur la Méditerranée.

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