mercredi 19 septembre 2012

« Madinat Zahra », cité fabuleuse offerte par le calife à sa favorite


On pourrait raconter cette ville comme on raconte une histoire mythique de cette Andalousie dont les legs culturels et artistiques se fondent dans l’universalité et renvoient à l’âge d’or de l’Espagne musulmane. Comme réciter une boqala sans fin qui durerait les 26 veillées du mois sacré pour se terminer et couronner la nuit du destin. Ou bien un poème de Ibn Hazm lui-même andalou et poète courtois de la belle époque de l’âge d’or d’Al Andalus. Il était une fois, Madinat Zahra rêvée, construite et dédiée par le calife omeyyade Abdel Rahman III à sa favorite en la baptisant de son prénom « Zahra » : La Fleur. Une cité superbe, grandiose où marbre rare, faïence savamment décorée, colonnes élancées « bleues et roses », plafonds décorés de feuilles d’or et de précieux vermeil. Auréolée d’une légende millénaire, Madinat Zahra s’évoque dans les annales historiques comme une ou sinon la splendeur de Cordoue avec « ses murs de jaspe pierre fine aux coloris multiples, ses tuiles d’or et d’argent, les portes en bois d’ébène incrusté de nacre et d’ivoire, ses murs de jaspe et de porphyre, roche pourpre ou verte, ses statues en or massif ornées de pierres précieuses et des… bassins remplis de mercure où baignaient des perles. » La résidence princière, avait été située par le calife à une dizaine de kilomètres de Cordoue et n’aura eu une durée de vie de moins d’un siècle. Néanmoins, le calife ommeyade pour l’amour de sa compagne et favorite aura fait surgir du désert de la Sierra Nevada , terre aride et stérile une des merveilles du monde du Xe siècle . Depuis, Madinat Zahra, la ville splendide et éphémère taraude les imaginations des amoureux de l’Andalousie musulmane où les jardins de roses , de jasmin et autres fleurs rares, de vergers épanouis de grenadiers, orangers et palmiers élégants, des fontaines finement ciselées aux jaillissements d’eau claire, ont rehaussé la splendeur du palais cité « Zahra. » Abdel Rahman, le prince omméyade, pour l’amour de sa favorite fit venir les matériaux rares de Constantinople de Carthage, Sfax et Tunis. Madinat Zahra, chantée par les poètes et les écrivains musulmans de l’époque qui par leurs récits et écrits la font entrer dans la légende de l’Andalousie médiévale. Elle devient un des symboles de la magnificence de l’Andalousie qui donne à rêver jusqu’à nos jours des cours princières andalouses.
Leïla Nekachtali

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