Le coup d’envoi de la 46ème édition de la fête du tapis, célébrée annuellement dans la capitale du M’zab (Ghardaïa), a été marqué, mardi matin, par un défilé éclectique de près d’une trentaine de chars décorés de produits de l’artisanat traditionnel, particulièrement le tapis.
Le spectacle inaugural, haut en couleurs et sonorités, a vu de belles fresques affichées par une brochette de troupes folkloriques issues des différentes localités de la wilaya et représentant la riche panoplie des musiques et des rythmes lancinants de grands tambours et de crotales métalliques.
Dans un cortège magistral, quelque peu chahuté par un groupe de jeunes chômeurs, les chars ornés de tapis qui ont traversé l’avenue du 1er novembre de Ghardaïa, sous les applaudissements du public et des personnalités présentes, dont un représentant du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, ont réussi à enchanter la population ghardaouie et les hôtes de la ville en dévoilant l’art populaire dans toute sa splendeur et son raffinement.
A travers chaque char orné de tapis, les participants ont voulu focaliser sur le rôle des femmes dans la promotion de l’artisanat et mettre en exergue l’une des expressions les plus raffinées de l’art de vivre, de créativité et du génie féminin propre à chaque région, transmis de génération à génération.
Selon les organisateurs, cet événement constitue une opportunité pour mettre en valeur l’importance et le rôle de l’artisanat dans la société, à travers la pérennisation et la revalorisation du tapis traditionnel, et de témoigner de la richesse culturelle.
"Le tapis est une fierté pour toutes les femmes", a déclaré à l’APS un membre du comité d’organisation de cette 46ème édition, soulignant que ce produit de l’artisanat, admirablement façonné par les mains féminines, "allie la modernité du style et l’originalité de l’ancestrale culture algérienne, riche et authentique".
A l’occasion de cette fête du tapis, le public pourra admirer les riches potentialités des localités de Ghardaïa, de Guerrara (zone steppique) et d’El-Menea (zone d’Erg), en passant par celle de Métlili et la station thermale de Zelfana, sans oublier Berriane, formant ainsi une véritable fresque multiculturelle qui constitue la richesse d’un patrimoine national jalousement préservé.
"Cette fête ambitionne de célébrer l’espoir et l’optimisme de la femme rurale ghardaouie, à travers la créativité, les motifs, couleurs et modèles des tapis qu’elle a tissés", a souligné Mme Hadda une tisserande de Ghardaïa.
Par cette fête, la région de Ghardaïa réalise un nouveau jalon sur la voie du renforcement de sa position en tant que destination touristique privilégiée pour ses atouts naturels, architecturaux, culturels et la diversité de l’offre artisanale, particulièrement le tapis qu’elle propose à ses visiteurs, venus par milliers des quatre coins du pays, a fait savoir Abdelkader, un gérant d’hôtel à Ghardaïa.
Cet événement culturel, qui coïncide avec les vacances de printemps, a permis la création d’une ambiance carnavalesque ponctuée par une exhibition de fantasia de chameliers en habit traditionnels et un spectacle de troupes locales de "Baroud" et "Karabila" (fusil traditionnel).
Plusieurs activités culturelles ainsi qu’une exposition vente de produits des différentes associations, micro-entreprises et de femmes spécialisées dans l’artisanat, au nombre de 107, ont été programmées au palais des expositions dans le quartier Bouhraoua, durant cette fête du tapis qui s’étalera du 26 au 30 mars courant.
Un stage de formation sur la teinture traditionnelle de la laine, à base de produits naturels, et une journée d’étude axée sur la commercialisation et l’approvisionnement en matières premières nécessaires à la fabrication du tapis, seront également organisés en marge de cet évènement festif et promotionnel à l’attention des tisserandes et tisserands, signalent les organisateurs (direction du tourisme, chambre de l’artisanat et des métiers et wilaya).
APS
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