dimanche 28 décembre 2014

Disparition de Cheb Hasni : 20 ans déjà !


L’année 2014 a coïncidé avec le 20e anniversaire de la mort de cheb Hasni.

La folie meurtrière et terroriste dépassant l’entendement avait décidé, un certain jeudi 29 septembre 1994, de couper les ailes, non, les airs du rossignol. Il a été lâchement assassiné devant chez lui, dans son quartier natal de Gambetta, à Oran, la patrie du raï. Il avait 26 ans. Remarqué par un producteur d’une maison de disques oranaise, il signe son succès d’estime à 19 ans, en formant un duo de chic et de choc, à la manière de Fadéla et Sahraoui, avec une raïwoman à la voix très «rock» (rauque), cheba Zahouania, de huit ans son aînée. Baraka M’ranika, une chanson paillarde, jugée licencieuse et shocking par le prosélytisme extrémiste naissant, fut un tube de l’été 1987.
Mais après une série de flops, Hasni, ambitieux, se décale du raï viril, machiste et de l’amour vache de ses pères spirituels et ses pairs les Khaled, Mami, Sahraoui, Hamid, Hindi, Zahouania... Il innove en adoucissant les mœurs musicales du raï. Il crée son propre style. Un raï romantique, mélodique, langoureux et sentimental porté par une voix plaintive, émouvante, pathétique et déchirante. Avec cette beauté de la tristesse qui fera sa marque de fabrique. Un raï-lamento entraînant auquel il insuffle une seconde jeunesse et un bain de jouvence sur des textes et des paroles propres et soft.
Avec Hasni, le raï pénétrait enfin dans les chaumières, par opposition au raï hard à la terminologie gênante. Ne volant guère son titre de crooner, affublé du surnom de «Julio Iglesias du raï», Hasni explose avec Gaâ N’ssa, Baïda mon amour, Consulat, Aâlach Ya Aynia, Amana, Tellement Chaba, Nehlef Jamais de la vie et, bien sûr, son lancinant, prémonitoire et testamentaire hymne national à l’espoir, Tal Ghiabek Ya Gh’zali. Un précieux legs qui demeure toujours en vogue et très prisé par la jeunesse.
EL WATAN


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