mardi 14 juin 2011


Les responsables ont refusé son internationalisation

Le festival du raï de Sidi Bel Abbès en quête de promotion






image

Amira Bensabeur
Le coup d’envoi de la quatrième édition du Festival national de la chanson raï sera donné le 2 juillet à Sidi Bel Abbès. Cette manifestation culturelle, qui s’étalera jusqu’au 7 juillet, sera dédiée cette année au défunt Djillali Amarna, le leader du groupe Raïna Raï, grâce auquel ce genre musical a gagné en audience et en qualité. Quelque 40 artistes prendront part à cette édition dont Faudel, Mohamed Lamine, Khallas, Houari Dauphin, Kader (ex-Japonais), Djamila et Faïza.Cette édition à laquelle les organisateurs et les responsables avaient décidé, lors de la 3e édition, de conférer une dimension internationale, devra cependant garder son caractère national. Depuis le départ de la commissaire du festival, Mme Halima Hankour, qui a défendu l’internationalisation de la manifestation, cette option a été abandonnée.Pourtant, a-t-on appris, l’organisateur et spécialiste dans ce domaine, en l’occurrence Mahmoud Chiheb, a tenté de convaincre les décideurs d’internationaliser le festival. Pour ce faire, il aurait proposé d’inviter cheb Mami, le groupe ONB et d’autres grosses cylindrées qui ont contribué à donner au raï une audience mondiale. Malheureusement, le nouveau commissaire du festival, qui est aussi directeur de la culture de la wilaya de Sidi Bel Abbès, a pris la ferme décision de laisser le festival tel qu’il a été créé, c’est-à-dire un «festival national», sans rien y ajouter ou changer, a-t-on précisé. Sidi Bel Abbès a été de tout temps un terrain propice et un terreau pour cette musique. Cette région a enfanté de grands artistes, notamment cheikh Ennaam, les frères Zergui, Raïna Raï, Amarna…Considérant la renommée qu’a le raï qui, aujourd’hui, a traversé de nombreuses frontières et a trouvé un public même en Extrême-Orient, les organisateurs du Festival national du raï de Sidi Bel Abbès avaient mis l’accent, l’année dernière lors d’une conférence de presse, sur la nécessité de hisser cet événement au rang qu’il mérite. Cette promotion est d’autant plus réalisable que la manifestation n’a cessé de se bonifier et de gagner en qualité et en importance grâce à l’action et à l’engagement de diverses personnes qui ont cru et croient toujours que la culture peut établir des ponts par-delà les frontières géographiques, langagières ou sociétales entre les peuples. Sidi Bel Abbès a le moyen de construire ce canal d’échange et il faut donc lui donner l’opportunité de le faire, plaideront les défenseurs de l’internationalisation du festival qui, de plus, ne pourra qu’être boosté par les autres rendez-vous culturels internationaux qu’abrite la ville. Car, Sidi Bel Abbès est connue non seulement pour son festival du raï, mais également pour son Festival international des danses populaires ainsi que les Rencontres maghrébines et internationales sur le théâtre. Ainsi, il a été décidé de donner, à partir de cette année, au festival du raï un caractère international afin qu’il puisse contribuer à la promotion et au développement de la culture et du tourisme dans la région. Les hommes de culture dans la capitale de la Mekkera s’accordent à dire qu’il est nécessaire de revoir le programme et d’y faire participer les grandes pointures du raï, si on ne veut pas que cette manifestation finisse par dépérir. Mais les responsables s’obstinent à maintenir le festival dans le carcan qu’ils lui ont taillé et la seule manière de les faire changer d’avis serait que cette édition connaisse l’échec, qui semble déjà se profiler. Il est à noter que cette 4e édition du Festival national du raï de Sidi Bel Abbès s’ouvrira avec un hommage à Djillali Amarna. Un prix sera également décerné au journaliste qui aura fait la meilleure couverture de l’édition précédente. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire