samedi 25 juin 2011

Oran / Artisanat
Le raphia du Titteri en fête        

Ce produit artisanal utilisé dans divers domaines de la vie quotidienne doit être sauvegardé et appris aux jeunes générations, insistent les artisans.
Les produits de l'artisanat conçus à base de raphia, une fibre tirée des feuilles de palmiers à tige forte, suscitent l'intérêt des Oranais à l'occasion de la semaine culturelle de Médéa à Oran. L'art du raphia, à base de matières premières naturelles, fait partie d'une tradition séculaire que les artisans de Médéa proposent de faire découvrir aux visiteurs de la Médiathèque municipale d'Oran.
Amateurs et simples curieux ont été impressionnés par l'originalité des articles à base de raphia, une plante qui a donné son nom à cet art né à Madagascar avant d'être adopté dans plusieurs régions de par le monde. L'artisane Baya Dekdouk qui a appris le métier auprès de ses aînés, veille au développement et à la relance de cet art en fabriquant divers objets à usage décoratif.
Elle ne ménage, par ailleurs, aucun effort pour transmettre ses connaissances à ceux qui veulent apprendre ce métier. Pour elle, ce produit devra s’inscrire dans la pérennité, d’où la nécessité d’une formation continue de jeunes artisans. «Le raphia connaît une forte demande, notamment durant la saison estivale marquée par un pic de mariages, de circoncisions et de akika célébrant la première semaine de l'enfant», a-t-elle confié. La spécialiste a expliqué que le raphia trouve son application dans «la conception des boîtes de gâteaux, les coffrets de bijoux, l'ornementation des miroirs muraux et autres objets offerts lors des cérémonies festives».
Cette artisane utilise également les brins de cette plante exotique dans la décoration intérieure des maisons, afin, dit-elle, de «répondre aux goûts d'une clientèle de plus en plus attirée par la touche patrimoniale de l'esthétique». Il faut, a-t-elle ajouté, «tout un savoir-faire» pour tresser cette plante, qui peut atteindre 25 mètres de longueur, pour fabriquer des paniers, des chapeaux, des couffins ou des éventails.
C’est, en effet, un travail de longue haleine qui nécessite du temps et surtout de la concentration. Mais la passion demeure l’élément le plus important dans tout le processus, car c’est plutôt par amour que les artisans veillent à sauvegarder ce patrimoine séculaire. Les visiteurs de l'exposition, dont des touristes,voient en ces produits d'artisanat en raphia des objets souvenirs de Médéa par excellence. Certains artisans ont indiqué que cette matière peut également être combinée avec l'alfa et le bois afin d'obtenir d'autres produits. La semaine de Médéa à Oran met aussi en valeur l'art de la céramique, de la sculpture en plâtre, de la peinture sur verre, de la confection du burnous et de l'enluminure.

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