mercredi 20 juillet 2011

Abderrahmane Mekhlef, écrivain : Plaidoyer pour la sauvegarde de la Casbah


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L’écrivain Abderrahmane Mekhlef a dernièrement donné une conférence au Centre des loisirs scientifiques de la rue Didouche Mourad. Le thème de son intervention a été l’histoire de la Casbah. Un auditoire intéressé a animé des débats enrichissants.
Abderrahmane Mekhlef est un écrivain affectionnant le genre du roman dans sa création littéraire. Natif de la Casbah, le sujet principal de ses livres  tourne autour de cette cité légendaire devenant pour lui un support incontournable d’inspiration. Il est connu pour son roman «Loin de la source».
Il prépare une œuvre où il raconte le parcours historique de cette vieille ville de l’année 1942 à 1954, début du déclenchement de la lutte armée de l’Algérie pour se libérer du colonialisme. Cet auteur a lui même vécu cette période, riche en évènements.
Témoin de cet espace de temps particulier, il manifeste le désir de le faire renaître dans les domaines aussi divers que la vie sociale, politique, culturelle, sportive et économique. Cette période est en effet cruciale pour la préparation du combat de libération nationale et mérite de la faire connaître aux nouvelles générations. Dans sa conférence, Abderrahmane Mekhlef remonte aussi loin dans le temps pour démontrer le caractère très ancien de cette cité.
Il fait savoir ainsi que la Casbah existe depuis au moins trente siècles alors que les historiens fondent sa création aux environs des années 900. Il trace successivement les périodes que cette cité a traversées, développant et confortant son édification. Il a particulièrement insisté sur ses années de gloire, où El Djazaïr était redoutée par toutes les marines du monde. Redoutée mais aussi hautement respectée, car cette ville clé de la Méditerranée avait des représentants consulaires de nombreux pays.
Abderrahmane Mekhlef a évoqué l’épopée de grands raïs, à l’image de Euld Ali qui a réussi à  sauver l’escadre algérienne dans la défaite ottomane dans la bataille de Lepandre dans les eaux de Chypre.
Il a particulièrement  dénoncé l’occupation française qui a entaillé sans aucun égard de grandes structures urbaines de cette cité illustre pour son harmonie architecturale. A cet effet, Abderrahmane Mekhlef a mis en lumière les beautés et les caractères appropriés de cette architecture qui a émerveillé d’éminents architectes comme Pouillon, le Corbusier ou l’architecte brésilien de tous les temps, Oscar Nemeyer. A la fin de son intervention, il a fait un émouvant plaidoyer sur la nécessité impérieuse de sauvegarder ces trésors, génies de notre civilisation.
Il a particulièrement insisté sur sa restauration et sur les mesures à prendre pour éviter l’écroulement et la disparition des bâtisses qui, en moins de cinquante ans, sont passées du nombre de mille huit cents à cinq cents. Le débat qui a suivi a appuyé ce plaidoyer en prenant des exemples d’autres pays maghrébins qui se sont fait un point d’honneur à faire renaître leurs vestiges du passé.

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