lundi 4 juillet 2011

Coup d'envoi du festival du RAI à Sidi Bel Abbès

Paroles de chioukh



Du raï trab, du raï oranais, capoeira et danses modernes au stade des 3 Frères Amarouche de Sidi Bel Abbès. La 4e édition du Festival de la chanson raï s’est ouverte samedi dernier sur un feu d’artifice étoilé et une chorégraphie admirablement exécutée par une vingtaine de danseurs du ballet Eden.

Cette première soirée, étrennée par cheikh Hattab, n’a pas dérogé à la tradition d’un rendez-vous festif et chaleureux. Dans la pure tradition des chioukhs, ces maîtres qui célèbrent la poésie bédouine au rythme de la gasba (flûte) et du gellal (percussion), cheikh Hattab donne le ton en interprétant Allah yarham echouhada, en hommage aux martyrs de la guerre de libération. Dans une harmonieuse musicalité, cheikh Hattab -à ne pas confondre avec l’autre Hattab des années 1950-  a fait étalage de tout son talent au gré de percussions soutenues. Il reprendra, à l’occasion, quelques titres de grands chanteurs auxquels il rend hommage. Un hommage entrecoupé de qacidate (poèmes) puisées du terroir. Une prestation fortement applaudie par un public nombreux composé majoritairement de familles et de jeunes. L’accordéon en bandoulière, cheikh El Habri, à la belle voix chaude et pleine, ressort Rani m’hayer, une chanson culte rendue célèbre par Blaoui El Houari, l’un des précurseurs du raï moderne.

Chouikhs vs chebs

Un tube qui sera repris, par la suite, par Raïna Raï et d’autres chebs.Ya mimouna, un opus de cheb Mimoun, replonge le public dans une époque où le raï était encore à ses premiers balbutiements, affranchi et romantique. Sur la même lancée que cheikh Hattab et El Habri, cheikh Naâm entonne plusieurs titres de son répertoire à la verve acerbe et virile. Après les chioukhs, c’est au tour des chebs d’occuper la scène avec des  prestations plus rythmées mais moins originales. Il est d’ailleurs de notoriété que les chebs se copient entre eux, ressassant presque les mêmes airs. Cheb Khalas, chaba Djamila et cheb Abbès en ont encore apporté la preuve, peu avant minuit. Ils se sont succédé, jusqu’à 2h, sur une scène aux multiples sonorités et partitions façonnées par l’orchestre de Amine Dahane. Prévu jusqu’à jeudi, le festival (du 2 au 7 juillet) donnera également lieu à des conférences et des tables rondes, animées par des universitaires et des journalistes autour de sujets se rapportant au phénomène du raï. Aujourd’hui, un hommage sera rendu au défunt Djilali Rezkellah, ex-chanteur du groupe Raïna raï, décédé le 6 novembre 2010, et à qui est dédiée cette 4e édition.
Mammeri Abdelkrim

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