dimanche 24 juillet 2011

La route menant à la plage envoûte celui qui l’emprunte

Tous les chemins mènent à… Beni Haoua


image
 Madani Azzeddine

La wilaya de Aïn Defla, qui est limitée au nord-ouest par la wilaya de Chlef et par Tipaza au nord et nord-est, offre un choix multiple pour joindre le littoral. Pour ceux qui sont pressés d’avoir les pieds dans l’eau, la route qui mène à Tipaza à partir de l’échangeur de Boumedfaa et Hammam Righa, très pratiquée ces dernières années et qui permet d’atteindre la ville de Hadjout et les belles plages de Tipaza dans un temps record, est la plus indiquée. En revanche, les amoureux de la nature choisiront sûrement une autre destination : Beni Haoua, la ville située dans le point de jonction entre trois wilayas (Chlef, Aïn Defla et Tipaza), avec ses belles plages.  Aïn Defla, il est 10h30. Par cette journée de grandes chaleurs, nous prenons la route. Mes amis Yacine et Abdenour voulaient aussi découvrir l’itinéraire qui mène vers les plages de Beni Haoua, jadis très fréquentées. Appareil photo et sac à dos, ils voulaient aussi profiter de cette journée pour la découverte et la baignade. En peu de temps nous arrivons au niveau de la localité de Sidi Bouabida, connue pour l’hôpital qui porte son nom. La chaleur commence à devenir insupportable et le moteur de notre véhicule commence à «suffoquer», mais il faut bien continuer. Sur la RN4 reliant Alger à Oran, nous apercevons, avant d’atteindre la ville d’El Attaf, une plaque de signalisation indiquant la direction de la ville de Abadia et Beni Haoua vers la droite.   A El Abadia, ville natale de l’actuel ministre des Travaux publics, il y a plus de pistes que de route goudronnée; le tissu urbain de cette ville, pourtant chef-lieu de daïra, est mal entretenu. La poussière constitue le décor.Après ce détour, nous quittons El Abadia. Quelques kilomètres plus loin, nous décidons de faire une pause, une occasion pour laisser le moteur refroidir. L’endroit choisi pour cet arrêt, au milieu des arbres, était d’une splendeur rare. Abdenour et Yacine décident d’éterniser le moment et de capter la beauté du lieu, en prenant quelques photos. Après cette halte, nous poursuivons notre chemin sur cette route serpentée. De loin, la commune de Tacheta s’offre à nous. Cette région est très connue dans la culture sous serres, ses agriculteurs alimentent le marché régional et national. Un petit détour nous fait découvrir cette ville où tout semble particulier : le style architectural, la disposition des commerces et des cafés, les ruelles… Un charme certain se dégage. Nous poursuivons notre chemin vers la mer. Même à cette altitude, la fraîcheur n’est pas au rendez-vous. Les ondes de la radio régionale de Aïn Defla et celles de la radio de Chlef, aussi. La circulation est peu dense sur cette route qui mène pourtant vers les plages de Beni Haoua. Sur les côtés, des serres à perte de vue. Bien disposées, ces serres offrent un beau tableau et démontrent que pratiquement toute la population de cette région pratique la culture sous serre. B’rira, une localité relevant de la wilaya de Chlef, est plongée dans le calme. Sur les abords de ses routes, des enfants exposent à la vente des fruits de la saison. Pour ces chérubins, c’est la période de travail pour collecter un peu d’argent, lequel servira pour l’achat des articles scolaires et aider les parents dans les dépenses quotidiennes. Le manque de reboisement est visible dans cette région. Pour se protéger du soleil, il faut parcourir encore quelques kilomètres pour trouver un arbre. Au tournant d’un virage, le grand Azur apparaît. Le paysage est splendide. L’arrêt s’impose pour admirer, de ce lieu surplombant la ville de  Beni Haoua avec sa plage spacieuse, le joli portrait qu’offre la nature dans cette région. L’instant éphémère de ce moment parfait a été éternisé. Encore un tronçon d’une route serpentée et la ville côtière s’offre à nous. L’ambiance de la période estivale est visible. Ça grouille de monde, venu de différentes wilayas du pays. La plage est notre première destination. L’heure est à la baignade. Abdenour a pris langue avec un jeune pour louer un parasol. La location est de 200 DA, après négociations. L’eau de mer est froide, un vrai plaisir. Pas loin de la plage, des constructions ont été érigées par des privés qui proposent la location d’appartements aux familles qui optent pour un séjour dans la région. Selon un locataire, les prix sont un peu élevés alors qu’à l’intérieur aucune commodité n’est offerte. Les nouveaux propriétaires de ces immeubles veulent concurrencer d’autres investisseurs qui offrent des séjours à 3 500 DA/jour pour des appartements de deux pièces totalement équipées. La RN11 côtière observe des glissements de terrain Après la baignade, le moteur grogne de nouveau. Destination l’ouest pour rejoindre la ville de Ténès et découvrir la RN11 qui relie Alger à Mostaganem par le littoral. Cette route nationale offre un autre choix pour rejoindre les grandes villes tout en longeant le littoral. Le littoral, faut-il le rappeler, a fait l’objet de plusieurs opérations de réhabilitation ces dernières années. Mais dans certains endroits, des glissements de terrain de la chaussée restent visibles. Un réel danger pour les automobilistes. Mais le danger est vite omis face à la splendeur de la route menant à Ténès. A croire que la nature s’est faite spécialement belle pour attirer ses visiteurs. Ténès, un coin paradisiaque dissimulé entre des chaînes de montagnes à l’est à l’ouest et au sud et la Méditerranée au nord. Cette ville côtière est magique avec son cap, la plage, les paquebots, les belles petites maisons multicolores, ses hôtels néo-mauresques, les palmiers qui longent la plage… Même la route longeant la mer ménage à ceux qui la suivent, grâce à la constitution rocheuse et montagneuse des côtes, une série de spectacles impressionnants. Un perpétuel enchantement.Il faut dire que la côte algérienne, des frontières de la Tunisie aux confins du Maroc, est d’une réelle beauté. En somme, pour rejoindre la mer en Algérie, chaque itinéraire offre un envoûtement différent d’un autre. Certes, tous les chemins mènent à…
Beni Haoua, mais n’est-il pas fascinant de savoir que l’on peut se laisser surprendre par la nature à chaque nouveau départ !     

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire