samedi 23 juillet 2011


Parution de la revue «Timmuzgha» : Des recherches linguistiques appliquées

’anthropologue Ali Assad dans un article fort instructif retrace l’itinéraire et l’engagement de Da Llmouloud dans la connaissance et l’essor de la langue berbère sur le double plan de la littérature et de l’anthropologie .


Le numéro 22 de la revue éditée par la direction de la communication du Haut Commissariat à l’Amazighité dont le fondateur est Aït Amrane Mohand Ouidir et le responsable de la publication Youcef Merahi, vient de nous faire parvenir son dernier numéro comportant d’importantes études linguistiques et des réflexions judicieuses sur l’utilisation récente de cette langue par les médias ainsi qu’un hommage en dernière page à la figure multidimensionnelle de feu Mouloud Mammeri dont l’apport théorique et pratique sur l’usage et la mémoire du berbère reste incontestable. La revue qui symbolise dans son acception originelle la mère berberie ou matrice de la langue s’ouvre sur un éditorial écrit en Tamazight et présente d’intéressantes recherches approfondie sur des questions actuelles qui concernent notamment le devenir d’une langue plusieurs fois millénaire et qui en fonction des contingences de l’heure doit s’adapter au contexte qui conditionne son fonctionnement et un environnement linguistique qui exige sa réactualisation constante. Ainsi l’article très étoffé de Dadoun Messaouda s’interroge sur l’utilisation de la langue berbère par les journalistes en faisant référence à la présentation du journal télévisé kabyle dans une période qui s’étale entre 2001 à nos jours . Dans son étude, elle pose la question de l’introduction du berbère en tant que langue longtemps confinée à la communication quotidienne et orale, à l’intérieur de l’univers des médias qui se retrouve face à une langue qui est peu ouverte sur les nouveaux domaines et qui met les journalistes dans une situation de recherche continuelle du lexique nouveau pour combler les lacunes linguistiques «Tout en gérant intelligemment le contact des langues et trouver les moyens d’exploitation et d’adaptation de cette langue aux besoins modernes » écrit- elle.  Dans sa conclusion cette dernière constate  que les journalistes recourent dans leur travail d’information à un grand nombre de termes étrangers , empruntés surtout à l’arabe. Pour l’universitaire du département de langue et de culture amazighes de Tizi-Ouzou, M. Moussa Imarazene, la problématique qu’il pose dans son étude est celle de savoir, toujours dans la relation de Tamazight avec les médias, s’il y a vraisemblablement une progression ou au contraire une régression dans l’usage de cette langue : « Avant de parler de certaines de ces lacunes  et imperfections, précisons tout de même, que les médias émettant en berbère ont joué un rôle important dans la diffusion de beaucoup de néologismes, l’épanouissement et la diffusion du théâtre amazigh par le biais de la radiodiffusion quotidienne » écrit-il en ajoutant cependant plus loin après une étude d’un corpus : «Nous dirons qu’il est urgent de faire face à la situation. Les médias amazighophones doivent servir la langue et favoriser sa diffusion et sa standolisation. Seulement au train où vont les choses, c’est le contraire qui se produit puisque ces médias sont un moyen de destruction et de dévalorisation de la langue». Mme Aldjia Outaleb, docteur en sciences du langage au département de français de Tizi-Ouzou nous présente une sérieuse recherche dont l’objectif est de répertorier les usages illustrant la création lexicale. Elle conclut que les jeune kabylophones scolarisés sont très influencés par les pratiques linguistiques de la presse et que la langue de l’emprunt reste majoritairement le français et que le berbère revêt un caractère aujourd’hui multiple et changeant dont le lexique ne cesse d’augmenter. L’anthropologue Ali Assad dans un article fort instructif retrace l’itinéraire et l’engagement de Da Llmouloud dans la connaissance  et l’essor de la langue berbère sur le double plan de la littérature et de l’anthropologie . Un hommage très émouvant et très documenté           
L. G.

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